Paris – Musée des arts asiatiques-Guimet
L’ère Genroku dans les dernières décennies du XVIIe siècle au Japon fut une époque brillante et de grande recherche dans tous les domaines artistiques
Cette époque vit l’intense activité de deux artistes qui excellèrent dans les domaines de la peinture : Ogata Korin et de la poterie : Ogata Kenzan
Quelques céramiques d’Ogata Kenzan sont maintenant visibles au musée Guimet
Ogata Shinsei, le frère cadet du peintre débuta sa carrière de céramiste en ouvrant un atelier à Narutaki, près de Kyôto à la toute fin du XVIIe siècle qui lui valut le surnom de Kenzan, que l’on peut traduire par « La montagne du Nord-Ouest » en raison de la situation de son atelier par rapport à la capitale
Le peintre Ogata Kôrin s’imposa par un style extrêmement décoratif plaisant aux riches marchands de la nouvelle classe sociale montante, pour lesquels il peignit des paravents, décora des laques et dessina des tissus
Son jeune frère Kenzan qui était aussi peintre et calligraphe se spécialisa, quant à lui, dans l’art de la céramique avec une prédilection pour la vaisselle du Chanoyu, la cérémonie du thé
Les deux frères travaillèrent souvent de concert, le peintre Kôrin ornait de compositions très colorées les céramiques de Kenzan
Kôrin prenait surtout la nature comme sujet avec un esprit décoratif étonnamment moderne et une inspiration plus audacieuse que dans la peinture classique de son temps
L’accord est remarquable entre les deux artistes, le dessin en traits légers du peintre Kôrin s’harmonise avec la vigueur pleine de simplicité du travail de céramique de Kenzan
Kenzan, adepte de la cérémonie du thé se passionnant pour la vaisselle utilisée pendant cette célébration, mit en pratique différentes techniques en travaillant principalement le grès
Sa production compte de nombreux plats carrés et des Mukôzuke, petites coupes ou assiettes …
…utilisées pour présenter des aliments lors du repas léger accompagnant la cérémonie du thé
Ces précieuses vaisselles ont été souvent réparées à l’aide d’une laque d’or, qui loin de dévaloriser les œuvres leur apportait un surcroit d’estime
L’emploi original des oxydes de fer et des bleus de cobalt appliqués sur un engobe blanc divisant la pièce en zones asymétriques et sous couverte lui permit d’obtenir des motifs aux contours estompés proches des lavis tant recherchés
Pour moi, la beauté de ces petites pièces réside dans l’équilibre entre la forme et la décoration d’une rusticité raffinée
L’usage par les artistes de la poterie comme moyen d’expression, le mécénat dont ces artiste étaient l’objet et leur position dans la société sont des caractéristiques éminemment japonaises depuis des siècles
Les élèves de Kenzan et les continuateurs de son style travaillèrent dans le même esprit et leurs œuvres sont donc appelées communément Kenzan-yaki
A la même époque, une multitude de potiers à Kyoto travaillèrent pour produire les ustensiles nécessaires à la cérémonie du thé, tel cette jarre en grès pour contenir l’eau froide…
…a reçu un décor très sobre évoquant la plaine de Musashino, autrefois plaine désolée célébrée de tous temps par les poètes et les dramaturges pour ses herbes folles évoquant la vie éphémère de ceux qui furent
La tradition de la poterie est d’ailleurs toujours bien vivante de nos jours, et partout au Japon, de nombreux magasins proposent un choix absolument incroyable de tous les styles de céramiques possibles
Le charme du japon à l’état pur. Moi qui suis fan de céramique, mes yeux sont charmés.
Le musée Guimet… notre prochaine escapade ?
Peu de céramiques japonaises au musée Guimet, contrairement à celles de la Chine, qui sont pléthoriques !
Les collections d’art japonais, peintures, paravents etc… sont présentées en alternance tous les 6 mois environ
C’est un musée peu fréquenté où l’on peut prendre le temps de l’admiration !
une découverte merveilleuse
Bon Jour
Oui, Ella, comme est merveilleux l’art de Kenzan !
Pour ma part, j’aime particulièrement les petites assiettes en grès.
Bonne journée.
Alors Catherine, nous partageons ce même goût pour la céramique de Kenzan ! Raffinement dans une grande simplicité (apparente)
Tout me plait de ces merveilleuses céramiques:les formes, les motifs stylisés, les couleurs…j’y trouve une source d’inspiration pour des broderies, ou des aquarelles.A nos pinceaux! à nos aiguilles!
Le musée Guimet reste un de mes préférés, pour l’ambiance sereine et le raffinement des objets présentés.
Merci pour cette visite!
J’aime tout, moi aussi, même si je suis restée fascinée plus longtemps par la boîte à compartiments au décor de vagues bleues !
C’est vrai tout est beau et si je devais choisir bien en peine! Couleurs et mouvement , sobriété et profusion (mais sans charge) , ce que j’admire le plus (peut-être) c’est la composition sur le plat à décor de lys, et l’adaptation du dessin à la forme dans la boîte au décor d’érable, mais j’ai moi aussi un coup de coeur pour les petites assiettes d’Ogata Kenzan.
Quand je visite un musée ou une exposition, je jette toujours secrètement mon dévolu sur une œuvre que j’aimerais emporter ce jour-là ! Quelquefois, rien ne me tente !!! Là j’aimerai bien avoir ces petites assiettes sur ma table !
La rusticité raffinée : cela fait tilt, c’est exactement ce que j’aime !
Eh ! Bien ! Je suis surprise mais ravie de constater que nous sommes nombreuses à aimer ces céramiques
J’aime aussi la porcelaine japonaise…qui sera l’objet d’un autre article…