Voyage à Nantes – Salon « Pour l’amour du fil 2011 »
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Étant une fan inconditionnelle de Kuroha Shizuko, de ses quilts bien sûr et de son travail avec les textiles anciens, je ne pouvais manquer ce rendez-vous de Nantes
Lors du premier Salon en 2009, j’avais déjà présenté quelques uns de ses quilts
Le livre qui retrace son parcours vient d’être édité par Quiltmania et a remporté un franc succès auprès des quilteuses présentes sur le Salon qui n’ont pas manqué de faire dédicacer l’ouvrage par l’auteur qui se prêtait au jeu avec bonne grâce
On pourrait traduire le paraphe favori de Kuroha Shizuko par :
– « Vous qui vivez l’aiguille à la main, êtes splendide à jamais » – Suivi de son nom au bas du milieu et du nom de la personne objet de la dédicace à gauche
Les lumières projetées dans les expositions ne favorisent pas le rendu des textiles, bien difficiles en général, comme chacun sait, à photographier
Un fatras d’objets de décoration faussement orientaux, bambous dans des potiches, fausses lanternes et gros galets disséminés sûrement pour le « côté zen », encombraient l’espace que j’aurais aimé plus sobre, les quilts suffisant par eux-mêmes à créer une ambiance rêveuse et méditative
Bien sûr, d’aucuns trouveront que mon exigence dans un Salon marchand et grand public est ridicule, je confesse qu’il m’arrive souvent de m’absenter du monde réel !
Ce grand quilt est parmi mes préférés, il m’évoque le cours d’une rivière…
De simples petites bandes rayées animent le bleu du fond, on ne peut faire plus juste dans la sobriété
Un autre travail sur les tissus Katazome coupés en bandes, opposées à d’autres bandes en bleu indigo…
…Qui m’évoquent une pluie battante comme on peut en subir au Japon en été pendant des heures sans discontinuer !
Un travail subtil sur les triangles, le même gabarit sur tout le quilt…
…Où les Kasuri en indigo foncé alternent avec les pièces grises issues d’un tissu en coton pour Yukata masculin
Les quilts de l’exposition retraçaient le parcours de Kuroha Shizuko sur une vingtaine d’années, de 1985 à 2004
Exemples du choix de tissus les plus souvent utilisés : Katazome les imprimés au pochoir, kasuri les ikat, Shimagura les tissus rayés et les indigos unis
Kuroha Shizuko est un professeur qui enseigne sa technique partout au Japon, ses élèves suivent son style, se procurent les mêmes tissus anciens et en font de magnifiques quilts qui bien que restants toujours dans l’orbite de leur inspiratrice, me procurent toujours un grand plaisir esthétique
Les quilts des élèves de Saito Yoko sont souvent présentés dans les expositions hors du Japon, sous le nom du maître !
Évidemment, la façon d’enseigner le patchwork au Japon fait des émules qui ne se démarquent pas beaucoup du style de leur professeur
L’emploi généralisé des mêmes étoffes et des mêmes couleurs (dont la fameuse couleur taupe) …
… Étoffes que Saito Yoko dessine inlassablement pour les fabricants de tissus pour patchwork…
…fait qu’il est très difficile dans les expositions de départager le maître de ses élèves !
Ces quilts aux jeux de camaïeux n’agressent pas l’œil, leurs couleurs neutres et leur manque d’ostentation en font des quilts consensuels, jolis mais somme toute assez insipides
Le style Country revisité de Saito Yoko, est largement plébiscité par les quilteuses et recopié tel quel au point que les décalques fidèles de ses modèles sont maintenant, en France, présents dans toutes les expositions de patchwork
L’assemblage des pièces, les appliqués et le quilting des ouvrages originaux sont néanmoins remarquables, dignes d’admiration pour la virtuosité technique qui s’expose
Tous ces quilts où la créativité est associée au travail de mains expertes, sont parfaitement le reflet d’une culture traditionnelle japonaise de l’exigence
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Guérande et le parc régional de Brière
Retour vers le passé – Musée des Beaux Arts – Passage Pommeraye – La cathédrale
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Le jardin japonais de l’île de Versailles
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Exposition « Pour l’amour du fil » – 2009
Salon « Pour l’amour du fil » – Avril 2013
Merci pour cette sublime visite au pays des quilts japonais ! hugs
Merci, je suis ravie que ces quilts plaisent autant !
« Shimagara » est d’une beauté confondante. Quelle subtilité, quelle simplicité !
S. Kuroha m’enthousiasme autant que dans la fin des années 80 où déjà j’étais amoureuse de ses indigos et des « sarasa » qui les réchauffent, de la maîtrise de ses maquettes…
On ne peut que saluer le travail phénoménal, très soigné, « à la Japonaise » de Yoko Saito et ses élèves ; elle a le talent de plaire à beaucoup de monde et donner le goût du travail bien fait ! Quant au choix du taupe comme couleur de base, c’est effectivement une sacrée trouvaille consensuelle. Nous avons le droit, toi comme moi, de préférer la profondeur des indigos et le style de Shizuko Kuroha, mais si toutes les choses à la mode étaient aussi soignées que celles de Y. Saito, le monde serait un peu plus beau !
Un grand merci pour ce reportage !
La calligraphie est d’une beauté…
Katell, tu as bien résumé nos sentiments !
Merci pour ce reportage.A voir et revoir pour oublier les laideurs du moment…
En effet, Françoise, une beauté infiniment bouleversante …Appréciée comme moi par beaucoup de visiteuses …
merci
Ella, je pense que vous avez aimé !
Je n’ai pas de mot !
C’est beau, n’est-ce pas ?
C’est comme les perles de verre ou la céramique, certains élèves se contente de reproduire à la lettre les modèles donnés en exemples par le professeur. C’est toute la différence entre ceux qui osent, qui deviendront certainement des grands artistes et les autres sans imagination qui resteront toujours à la traîne.
Chère Béatrice, vous avez résumé succinctement l’univers du patchwork !!!
merci Marie-Claude pour ce beau reportage de Nantes. j’y trouve de belles idées, de splendides tissu et des photos fabuleuses. merci !
Merci Claudine, oui ce genre de quilts procurent bien des plaisirs à contempler mais aussi fournissent des modèles qui seront copiés à n’en point douter !
Marie- Claude.
Il y a quelques années, à Ste Marie aux Mines, les quilts japonais faisaient l’événement. Exposés dans un endroit qui leurs était
réservé. Ainsi qu’au musée du textile à Mulhouse. Dans ce même musée j’avais découvert, bien des années auparavant, Ise Myiake ( ? ), qui m’avait coupé le souffle, Pour revenir à notre propos, était exposé là, 100 patchworks japonais. J’ai acheté deux catalogues, dont l’un est parti à Londres, chez une copine qui réalise des parchworks intéressants. Je ne vous connaissais pas encore, Marie-Claude. A voir si ces catalogues ne sont pas épuisés. Je vous passe la photo sur votre mail.
Je n’ai pas trouvé les deux noms des créatrices dont vous faites le reportage. Etaient-elles trop chevronnées pour faire parti des *100 new Works by Quilt Artists in Japan * ?
Béatrice, je n’ai pu voir cette expo de Mulhouse, le catalogue a été tout de suite épuisé parait-il…
Merci pour ce superbe reportage !
Je fini par regretter de ne pas avoir pris le temps d’y aller …
Une prochaine fois !
😉
Je viens de recevoir le livre de Kuroha Shizuko » Indigo & Sarasa » une merveille …
Belle journée à vous
Vérone
Merci Vérone, Kuroha Shizuko dit qu’elle a une dette de reconnaissance envers ces artisans qui ont tissé, imprimé, teint au prix de tant de travail toutes ces magnifiques étoffes qu’elle utilise si bien, d’où l’intérêt que j’ai pris à faire le nouvel article sur les vêtements du monde rural au Japon
Ah, la, la…je n’ai pas de mots pour te dire le plaisir que me procure la lecture de ton blog et surtout ces magnifiques clichés!!!! tu fais de tes pages un petit paradis visuel. Merci.
Ah ! Je te retourne le compliment ! Je rêve devant tes photos de Kyoto qui me rappellent tellement de souvenirs anciens