Bow Tie

Nœuds en tissus japonais

J’ai lu un jour dans une publication américaine qu’une célèbre quilteuse, adepte du travail rapide, ne travaillait qu’avec des Fat Quarters au minimum et jetait toutes les chutes qui ne pouvaient servir avec sa méthode de coupe et couture rapide

Tissus japonais

Cousu et quilté à la main – 56 x 64 cm – 2004

Ce mini-quilt recyclant les plus minuscules chutes tombées de mes ouvrages précédents est l’antithèse de la démarche fonctionnelle à l’américaine !

Tissus japonais

Blocs de 5 cm de côté

Mes nœuds papillons cousus à la main ne respectent pas la manière habituelle de couper les pièces sous forme de carrés redécoupés ensuite pour être adaptés au travail machine

Tissus japonais

Quelques fonds de blocs recyclent des chutes bleues…

Contrairement à la disposition généralement adoptée pour ce motif, mes nœuds s’alignent sagement en passant d’une couleur à une autre en essayant d’éviter trop de dissonances

Tissus japonais

…Tandis que les autres se partagent différents satins de coton de couleur claire

Dans ma boîte de chutes, quelques restes de tissus bleu indigo qui ont pris de façon naturelle leur place en diagonale

Tissus japonais

Toutes les couleurs ont trouvé place dans ce quilt

La bordure est un tissu bleu imprimé de papillons virevoltants soulignés de doré, petit clin d’œil au nom du motif choisi pour le quilt

Tissus japonais

Petite bordure unie bleue et grande bordure chatoyante

La doublure en coton est une copie imprimée des anciennes étoffes tissées selon le procédé de l’ikat

Tissus japonais

Doublure en imitation ikat

Ma boîte de chutes s’est depuis considérablement regarnie après la couture de quelques tops qui attendent maintenant d’être quiltés…Quelques mini ouvrages en perspective donc  …Ainsi va la vie d’une quilteuse !

20 réflexions sur « Bow Tie »

  1. Merveilleux……..
    Je me dis aussi: tu dois avoir de bon yeux, Marie-Claude !
    Ici, nous sommes sortis de la saison des pluies, bonjour la canicule tropicale, mais bon, c’est plutot moins pire qu’ailleurs.

    Je t’embrasse !

    • Ah ! Si tu savais! J’ai une vue déficiente depuis mon enfance ce qui n’empêche pas….Il faut juste bien choisir un éclairage adapté
      Courage ! L’été japonais est quand même si beau avec tous les matsuris, j’attends tes reportages en couleurs…

  2. J’ai découvert ton blog, il y a quelques jours, je le savoure petit à petit, tu fais vraiment des patchworks magnifiques.
    J’ai aussi commencé les petites maisons, mais des travaux dans mon appartement, la mort de mon chat et beaucoup d’autres petits problèmes ont pris le dessus, je ne sais pas encore si je vais faire quelque chose avec ou si j’attends l’an prochain pour m’y remettre.
    J’aime beaucoup tes patchs et tes assemblages de couleurs.
    Beaucoup aimé ton post sur les revues, comme beaucoup j’ai un nombre incalculable de livres et journaux et c’est seulement depuis quelques mois que j’ose voler de mes propres ailes, il m’a fallu plus de 10 ans……c’est peut-être le fait d’être à la retraite, on a plus le temps de réfléchir
    En 2008, je suis allée à Tokyo en février à la grande expo de patchworks et j’ai constaté avec plaisir que toutes les japonaises ne travaillaient pas ces couleurs si ternes et tristes que sont le beige, le gris, le taupe etc.
    Juste une remarque, le dos de ton patchwork ci-dessus n’est ce pas plutôt de l’ikat ?
    Cordialement
    Nicole

    • Merci Nicole, où avais-je la tête ? Bien sûr c’est une imitation ikat ! J’ai corrigé mon article …
      Je suis toujours contente que mes lectrices soient si attentives ! Ce blog s’enrichit des commentaires si divers que l’on veut bien y laisser

      Le style de patchwork mis à la mode par Saito Yoko et ses élèves a rencontré un succès extraordinaire en France, à mon grand étonnement…Les revues y ont beaucoup contribué c’est vrai…Mais où est l’intérêt de faire la même chose que tout le monde ? L’indépendance en patchwork est bien plus enrichissante !
      Pour moi, les livres et autres revues, les expositions ne doivent servir que de tremplin à l’imagination !
      En tout cas je suis ravie que mes ouvrages soient si bien appréciés ! C’est un encouragement à continuer…

  3. Splendide ! Et comme je préfère de loin ce travail de récupération de petits bouts à un travail probablement rapide et efficace mais peu poétique dans sa conception.
    Amitiés.

    • Oui, Catherine, là encore, je trouve que nous partageons la même conception de la création
      Les méthodes rapides de coupe et de couture sont efficaces pour obtenir en peu de temps de superbes quilts…en général tout à fait impersonnels ! Seules quelques grandes artistes arrivent à y mettre suffisamment d’individualité

      Moi, j’aime prendre mon temps, ce n’est pas un gage de qualité, c’est juste une appétence au travail artisanal et à la rêverie !

  4. Bonjour Marie Claude.J’ai enfin un peu de disponibilité pour venir faire un tour dans votre jardin des couleurs.Vue délectable, rêverie assurée…Pour moi qui ne « quilte » point, s’ajoute au plaisir de la vue beaucoup d’admiration pour l’imagination, le goût et le savoir faire dont vous faites preuve.Continuez de nous émerveiller.
    Amitiés d Françoise

  5. PS: je relis l’introduction de ce chapitre et je m’étonne: rapide? jetait? ai-je bien lu? il me semblait que le patchwork , c’était, entre autres vertus, savoir économiser, et savoir prendre son temps…Pauvre Amérique, tu es bien loin de tes origines!

    • Oui, vous avez bien lu ! Cette personne, après son découpage des pièces nécessaires à un seul ouvrage, ne gardait pas les « chutes » en dessous d’un Fat Quarter c’est-à-dire 45 x 55 cm quand même ! Je lui aurais bien suggéré de venir jeter ces chutes dans ma poubelle !

  6. Les USA sont producteurs de coton et le patchwork, chez eux, c’est un business et ce depuis longtemps. L’idée d’utiliser des cotons adaptés pour cet usage plutôt que de récupérer n’est pas en soi une mauvaise chose si on est dans une optique de facilité d’exécution et d’entretien.Quant à les gaspiller…ça fait marcher le commerce! Il est évident que dans un contexte d’hyper consommation, jeter n’est plus le problème… Ceci n’étant pas une justification mais explication d’une optique différente de la nôtre.Pour ma part on le sait je ne jette rien !c’est même ce qui m’a menée à l’art textile hors patchwork puisqu’on peut utiliser les plus petites chutes autrement que dans des assemblages classiques que j’aime tout autant. Cette parenthèse faite, ce quilt c’est tout ce j’aime , miniaturisation et harmonie des tissus et couleurs,encore un plaisir pour les yeux !

    • Bon résumé, Jacqueline, des habitudes Nord-américaines qui ont hélas contaminé la planète…
      Quant à nous, nous avons résisté à l’appel de la consommation à outrance, nous et les lectrices qui me font la faveur de me lire et qui partagent nos convictions, résistons et travaillons nos « petits bouts » qui nous permettent de faire autre chose que du patchwork lambda !

  7. Quel plaisir de retrouver vos ouvrages Marie-Claude et toujours vos commentaires qui acceptent avec simplicité d’être personnels, cela nous aide à apprécier votre « poétique »
    merci

    • Merci Ella, je m’efforce de transmettre le bonheur que l’on peut ressentir à assembler simplement des bouts de tissus !
      Je sais que dans notre société où sont dévalorisés les gestes simples du quotidien, quelques uns diront bonheur bien simplet …

  8. Continuez à nous émerveiller en « publiant » vos quilts en nous rendant sensible votre démarche très personnelle, c’est très inspirant pour ma part et j’apprécie votre grande habileté à recycler des chutes pour ces nœuds en tissus japonais. Oui, vous réussissez pleinement à transmettre le bonheur qui vous anime en assemblant des petits bouts de tissus ! Merci pour ce lieu de partage…

  9. Les premières quilteuses, amish notamment, qui n’utilisaient -et pour cause !- que des tissus ayant déjà bien vécu, ne savent heureusement pas ce que font certaines de nos contemporaines. Ah lala, si c’est pas malheureux … Sélection par le fric, consumérisme, course en avant, ça devient parfois n’importe quoi.
    Heureusement, il nous reste ces merveilleux petits noeuds ! Merci pour l’émerveillement toujours renouvelé.

    • Merci de me laisser vos impressions…Je suis toujours heureuse que l’on apprécie mon travail et qu’on me l’écrive…Nos partageons donc les mêmes sentiments vis à vis du microcosme du patchwork que le business a envahi à notre plus grand regret

      Pour les quilteuses Amish, il me semble savoir qu’elles n’utilisaient pas d’étoffes usagées, pas plus qu’elles ne tissaient à la maison comme on le lit encore trop souvent, mais elles recyclaient les chutes des tissus après la confection des vêtements de leurs nombreux enfants
      Elles achetaient de même, aux colporteurs de grands métrages de tissu neuf pour faire leurs quilts, les marchands ambulants d’ailleurs choyaient cette clientèle qu’ils trouvaient fort intéressante !

      Moi même; je n’utilise plus de tissus usagés pour les quilts utilitaires qui s’usent trop vite et je garde mes précieux tissus anciens uniquement pour des panneaux muraux

  10. Magnifiques, ces papillons et la recherche chromatique qui préside à leur disposition!
    Je suis comme vous assez effaré par le tissu gâché dans le speed-quilting à l’américaine, mais heureusement certaines se mettent aussi au crumb-quilt…
    J’ai beaucoup admiré aussi le jeu de cubes en soie vu plus haut!
    Continuez longtemps de nous enchanter les yeux, à bientôt.

    • Merci Muriel, je suis ravie que mes ouvrages vous plaisent toujours autant
      les « Crumb Quilts » en effet sont une solution pour employer les chutes de tissu même si je n’ai pas de dilection particulière pour ce genre de travail pas assez structuré à mon goût, mais pourquoi pas…

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