Voyage d’automne à Nihonmatsu dans la préfecture de Fukushima
Japon – Voyage d’automne 2012
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Nihonmatsu, petite ville provinciale est fière chaque automne de célébrer son Kiku Ningyo matsuri, le festival des poupées en chrysanthèmes
Le titre de l’affiche annonçant la manifestation se révélait assez intrigant pour moi !
Par une belle matinée d’automne, la curiosité m’a poussée jusqu’au parc situé au pied de l’enceinte de l’ancien château servant de prestigieux lieu d’exposition
Les horticulteurs et les jardiniers amateurs de la région ont à cœur de présenter dans cette exposition-concours leurs exceptionnelles productions de chrysanthèmes
Des chrysanthèmes par milliers de toutes variétés, tailles, couleurs dans divers contenants, pots, jardinières, seaux, vasques bordant toutes les allées et tous les escaliers montant à l’assaut de la colline
J’aime les chrysanthèmes, quoique l’abondance pléthorique de tant de fleurs en un seul endroit finirait par lasser si quelques spectaculaires installations ne venait renouveler l’intérêt de la contemplation
Des dômes fleuris de grande envergure présentaient des milliers de fleurs, sur un seul pied, mais encore en boutons en cette fin octobre
Le temps clément du mois précédant avait retardé la pleine floraison normalement attendue juste à cette époque du calendrier
Pour obtenir cette demi-sphère de fleurs, pendant un an et demi, les jardiniers éliminent soigneusement les surgeons au fur et à mesure de leur croissance favorisant ainsi le développement plus abondant des fleurs
Nous nous sommes beaucoup amusés de l’expression renfrognée de ce jardinier qui prenait ce jour-là grand soin de ses protégées tout en restant imperturbablement indifférent aux demandes pressantes des visiteurs sur les « tuyaux » à connaître pour réussir la culture des fleurs
Les tout petits chrysanthèmes en rangs serrés et bien fleuris volaient la vedette aux grands en tapissant les plate-bandes de couleurs éclatantes
Mais les couleurs irrésistibles des plus opulentes fleurs restaient un plaisir inégalable à goûter
J’avoue que ce beau parc surchargé par une profusion, jusqu’à l’excès, de chrysanthèmes aux teintes contrastées ne témoignait que modérément de l’harmonie admirée dans les jardins japonais habituellement
Mais voilà un bon exemple des contradictions dont le Japon est coutumier et qui ne laisse pas de déstabiliser les Occidentaux que nous sommes !
Le jardin s’était dotée d’une pagode pour la beauté de la forme sûrement car, ici, elle ne représente aucun symbole bouddhiste, juste un embellissement …
…et un espace de plus pour disposer sur les toits étagés de discrets petits chrysanthèmes
Les poupées en chrysanthèmes font la réputation du festival d’automne de Nihonmatsu, même si elles existent ailleurs, c’est dans cette ville qu’elles sont les plus spectaculaires, dit-on !
Comme chaque année un thème historique est choisi, privilégiant la mise en scène de personnages célèbres de la région de Fukushima …on s’inspirant des feuilletons historiques très populaires diffusés par la chaîne nationale de la télévision…
…sur les guerres fratricides entre les Taira et les Minamoto, histoires sempiternellement reconstituées sous toutes les formes
Chaque figure est constitué d’une structure en bambou simulant succinctement un corps humain sur laquelle on dispose un tapis de mousse et des petites branches de cyprès, les petits bouquets de chrysanthèmes avec leurs racines sont ensuite glissées de haut en bas chargés d’étoffer la forme du personnage
Pas de fêtes ou de manifestations festives sans les innombrables échoppes improvisées proposant quantité de mets populaires
Évidemment, pas de sandwichs, mais des Ramen, les soupes de nouilles, des Yakitori, les brochettes de poulet, de l’Oden, des pâtés de poissons cuits dans un bouillon…
… des poissons grillés, considérés comme un délice incomparable …et divers gâteaux fourrés avec de l’Anko, pâte de haricots rouges sucrés Azuki
Ce genre de cuisine s’apparentant à du fast-food, en meilleur quand même, ne nous a pas vraiment séduits …
…nous avons préféré goûter à la cuisine un peu plus élaborée proposée par un petit restaurant voisin…
… dans une atmosphère calme et propice pour reprendre des forces …et dont l’addition était fort douce !
Boutiques de souvenirs aussi proposant quantité de babioles, ici sur le thème de l’automne, destinées à encombrer les tiroirs de ces commodes au si bel aspect mais qui se révèlent n’être que des fabrications chinoises en contre-plaqué et vernis acrylique de bien piètre qualité
L’abondance des chrysanthèmes a caché le château, mais il attend sur sa butte…
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Japon – Voyage d’automne 2012 :
I – De Tokyo à Nihonmatsu
II – Nihonmatsu – Le festival des chrysanthèmes
III – Nihonmatsu – Le château
IV – Autour du château de Nihonmatsu
V – De Niigata à Aizu-Wakamatsu
VI Aizu Momen – Les tissus à rayures d’Aizu
C’est fou ce goût des Japonais pour la présentation, la mise en scène, les couleurs ,les emballages raffinés de la nourriture.C’est bien tentant pour nous voyageurs d’un lointain ailleurs…Je n’ai pas eu l’occasion d’aller sur place goûter à ces mets si jolis, mais mes petites expériences en Europe ont été…décevantes,pour dire le moins: aucun goût!Je constate néanmoins,grâce à vos reportages, qu’il existe une cuisine peut être plus simple mais savoureuse .Où peut on y goûter en France? En tout cas pas dans les innombrables Sushis Shops et autres qui se multiplient jusque dans ma province.
Epatants aussi ces chrysanthèmes géants: les jardiniers semblent au Japon comme partout avoir le goût de l’exploit !
Merci pour cette promenade et ces étonnements.
PS: comment s’appellent ces rideaux bleus suspendus à mi hauteur des portes?Je trouve cela très joli.
Le raffinement…Oui j’y suis très sensible…Mais l’exposition sans trop de soucis d’harmonie de ces chrysanthèmes m’a vraiment surprise !
La cuisine japonaise « courante » que l’on trouve partout maintenant s’apparente plus à du fast-food qu’à la vraie cuisine, trop salée, trop sucrée, trop grasse, ingrédients médiocres, préparations fantaisistes par des asiatiques qui n’y connaissent rien… Qui pense sérieusement que n’importe quel Japonais est capable de faire la cuisine ?
Même sur Paris où la communauté japonaise est nombreuse, il est très difficile de trouver de « l’authentique » à des prix raisonnables…Évidemment si on accepte d’y mettre le prix (prohibitif) on peut faire un bon repas !
De toute façon, les sushis hors du Japon me font frémir d’horreur et se révèlent même dans beaucoup de cas dangereux pour la santé ! Comment peut-on oublier que ce sont des poissons crus ? Avec ce que cela comporte comme parasites ?
Au Japon, où on estime qu’il faut 10 ans d’expérience pour devenir un bon sushiya san (cuisinier de sushis) les vrais sushis sont jetés après quelques heures de présentation et ne se gardent jamais au réfrigérateur
Mais au Japon aussi, on peut manger bon marché et très mal !
Les rideaux suspendus devant la porte des restaurants ou des boutiques, avec le nom de l’établissement sont des Noren, et indiquent que la maison est ouverte, on les retire quand la maison est fermée (en principe)
Magnifiques tes photos de chrysanthèmes! J’adore ces fleurs et on a aussi un festival des chrysanthèmes au château de Nagoya, mais effectivement les mannequins sont moins nombreux. C’est quand même incroyable ces cultures élaborées des fleurs!
Dommage qu’en France, les chrysanthèmes soient trop associés à la mort…
Oui, j’en ai vu dans l’enceinte du château de Nagoya avec des « bonsais fleuris » et aussi en expositions un peu partout dans l’enceinte de temples à Kyoto, mais jamais aussi spectaculaires par l’abondance !
Ces petits poissons grilles ne sont pas des truites, mais des « AYU » (« Plecoglossus altivelis » est son nom latin, c’est un petit poisson de riviere japonais), et si tu n’as pas goute, tu ne sais pas ce que tu as rate: c’est un DELICE !!!
Oui, tu as raison, mais ces poissons sont inconnus en France, comment traduire le nom « Ayu » ? et leur goût est bien proche de celui des petites truites quand même
Bien sûr que j’en ai mangé, même si je ne suis pas une fana de poisson, comment faire autrement quand toute la famille s’en régale ! Heureusement que mon mari m’enlève toutes les arêtes au préalable !