Balade d’automne dans le Vexin
Le cloître de l’abbaye de Royaumont a subi lui aussi les aléas de l’Histoire, mais la page industrielle une fois tournée, une reconstruction, à la fin du XIXe siècle, des galeries démolies lui rendit son apparence médiévale
Un jardin créé en 1912 par le « Prince des jardiniers » Achille Duchêne s’inspire librement des parterres à compartiments de la Renaissance
Des ifs plantés le long des galeries et autour du bassin central rythment l’espace en allégeant visuellement les contreforts massifs des galeries
La galerie sud, peu endommagée à l’époque industrielle, desservait au Moyen Age, le dortoir des moines et les cuisines
De solides piliers aux colonnettes engagées soutiennent les voûtes de style ogival, l’ensemble baigne dans une belle harmonie de gris que réchauffent les pierres blondes des voûtes
Si le cloître est un lieu de silence et de paix propice à la méditation, il est aussi un lieu de circulation qui dessert l’ensemble des bâtiments d’une abbaye…
…sauf quand toute une galerie est réservée aux pauses récréatives, privilège provoquant bien des envies !
Royaumont s’enorgueillit d’un jardin d’inspiration médiévale, mais au moment de notre visite, il avait piètre allure et attendait impatiemment le travail de quelques jardiniers …
…chargés de remettre au pas une végétation capricieuse trop longtemps livrée à elle-même !
Les abords des canaux qui parcourent le site de l’abbaye ménagent bien des flâneries agréables, surtout quand les promeneurs y sont solitaires…
…profitant du soleil d’un beau jour d’automne faisant miroiter les feuilles jaunes d’or comme des confettis jetés à la surface des eaux calmes
Nous nous sommes amusés un long moment à observer la résistance des feuilles tombées à l’eau qui en s’amassant tout au bord d’un bief arrivaient à ne pas sombrer de l’autre côté !
Dans le parc, une chaumière proprette à laquelle il ne manquait même pas les animaux de basse-cour, peut-être un souvenir des maisons ouvrières du XIXe siècle, suscitait la rêverie charmante d’y passer une douce retraite !
La balade se poursuivit en fin d’après-midi dans la forêt de Chantilly par une longue randonnée autour des étangs de Commelles, quatre plans d’eau artificiels, aménagés au XIIIe siècle par les moines de l’abbaye proche de Chaâlis comme viviers à poissons
Bien que ces lieux touristiques soient, parait-il, extrêmement fréquentés, nous n’y avons croisé que fort peu de randonneurs ce jour-là il est vrai en semaine…
… ce qui incitait quelques irresponsables en vélo cross à accentuer les ornières boueuses en bousculant au passage les placides contemplateurs de la nature que nous étions
Des trouées entre les branches, tout au long des sentiers, ne nous auront permis d’admirer, à défaut d’oiseaux des marais, que les ébats des canards…il est vrai de plusieurs espèces !
L’automne, saison des champignons, abondants et divers le long du sentier de randonnée…hélas, nombre de mignons campinolius avaient été sabrés par quelques sauvageons prouvant par ces gestes dérisoires leur insondable crétinisme
Dans le prochain article : un peu de Japon à Giverny en Haute-Normandie !
Encore une belle promenade aux « saveurs » d’automne… bien sûr j’ai lorgné sur les pavements avec un oeil « quiltique » … mais pas que sur les pavements !
Oui Jacqueline, les pavements refaits à l’identique étaient de toute beauté avec une grande variété de motifs, les mêmes que l’on retrouve dans la grammaire du patchwork mais ce n’est pas étonnant, n’est-ce pas ?
Effectivement… je rêve parfois d’un livre d’art toutes époques confondues et liant arts mineurs et majeurs en retraçant tout ce que les mosaïques géométriques « régulières » ou moins régulières ont donné à nos regards. On y trouverait par exemple l’op art côtoyant la marqueterie et bien sûr les quilts et pourquoi se borner aux anciens, sans oublier les mosaïques pavements et vitraux, ni les peintres abstraits qui s’y sont adonnés …mais c’est un rêve. A moins qu’un tel livre n’existe déjà sans que je le sache (ceux que je possède zappent devinez quoi ? le patchwork, bien sûr )
Je n’ai encore jamais vu ce genre de publication, avec un texte qui insisterait sur la correspondance entre toutes ces formes artistiques…Reste qu’il faut se faire soi-même son grand livre « universel » en réunissant tous les ouvrages « spécialisés » dans l’un ou l’autre sujet ! Aie ! Déjà que mes bibliothèques débordent !!!
Mais, tu as raison, dans les livres d’art le patchwork n’est jamais mentionné, méconnaissance de cette forme artistique ou bien plutôt un certain mépris pour ce qui est considéré comme ouvrages de dames, c’est-à-dire sans aucun intérêt !
Hélas, je crains que le patchwork, art de la copie, tel qu’il est pratiqué sous nos latitudes, ne soit jamais pris en considération