Voyage d’automne à Arimatsu
Japon – Voyage à Arimatsu : 1 | 2 | 3 | 4
La ville d’Arimatsu doit sa création en 1608 au Tokaidô
Le Tokaidô, route de la Mer Orientale, est la grande route qui reliait Tôkyô la nouvelle capitale de l’ère Edo à Kyôto l’ancienne ville impériale
C’était la meilleure route, très fréquentée, que le gouvernement des Tokugawa à partir du XVIIe siècle, entretenait pour faciliter l’administration du pays
Réputée pour ses paysages admirables, elle longeait les belles côtes du Pacifique, puis traversait des passes montagneuses, ménageant des haltes réputées pour leurs produits régionaux – déjà ! – tout au long de son parcours, stations décrites dans les manuels touristiques illustrés de l’époque !
Les déplacements des seigneurs feudataires, les Daimyô, avec leur cortège comprenant de nombreux serviteurs, les commerçants et les voyageurs faisant du tourisme la parcouraient dans les deux sens et l’empruntaient tout au long de l’année
Le long de la route s’échelonnaient 53 stations, espacées d’environ 4 km entre elles, Arimatsu pris place entre deux relais comme Chaya (maison de thé) halte supplémentaire afin de permettre aux voyageurs de se reposer en prenant simplement le thé
Les 53 stations du Tokaidô ont été illustrées dans nombre de séries d’estampes par les plus grands artistes, et cela jusqu’au début du XXe siècle, Utagawa Hiroshige en étant le plus célèbre, le relais de Narumi-Arimatsu renommé pour le shibori est en bonne place !
On raconte qu’un certain Takeda Chyokurô constata que des ouvriers arrivant de la région de Kyushu pour travailler sur le chantier du château de Nagoya, arboraient autour du cou les Tenugui (petites serviettes) en coton teintes en shibori…
…il eut alors l’idée de reproduire cette technique sur des textiles comme souvenirs touristiques pour les voyageurs s’arrêtant à Arimatsu et à Narumi, deux relais du Tokaidô proches l’un de l’autre
Le succès de ses textiles obtenus par la technique de shibori lui permit d’obtenir l’exclusivité de cette méthode de teinture pendant les XVIIIe et XIXe siècles
Bien qu’Arimatsu perdit son monopole à la toute fin de l’ère Edo, elle resta un centre actif pour la fabrication et la vente de kimonos teints avec cette méthode
La ville actuelle alterne blocs d’habitations sans grâce au béton omniprésent…
…et petits magasins désuets affichant des vêtements bien vieillots…
…authentique charme de la province au Japon !
Arimatsu ponctue ses quartiers résidentiels de quelques magasins modernes, dont le principal attrait est de proposer des textiles teints en shibori
Le beau magasin Hisada à Arimatsu expose nombre de petits articles uniquement en shibori et dans une vaste gamme de couleurs, mouchoirs, Furoshiki et étroites ceintures pour kimonos
Du bon usage d’un Furoshiki en shibori pour emmener son O’ Bentô pour un petit repas !
Petits tissus-échantillons de shibori un rien touristiques mais à des prix très abordables…
…tandis que la maison-mère installée dans une élégante demeure ancienne tient le négoce de luxueux kimonos Gofuku ya (vêtements à la japonaise)…
… en shibori évidemment, mais aussi en d’autres techniques de teinture toujours en vigueur dans le Japon contemporain
Les enseignes déployées des magasins sont toutes en tissu et en shibori naturellement, la mention « Arimatsu shibori » est le leitmotiv incontournable partout dans la ville !
Le long des rues, de petits temples bouddhistes de quartier, accolés étroitement à des sanctuaires shintoïstes, syncrétisme religieux depuis longtemps la norme, se pressent entre des maisons particulières, situations tout à fait communes dans toutes les villes du Japon
Une ancienne histoire de statue de Jizô transpirant, signe évident de l’annonce d’une épidémie, et d’une effigie en pierre du même Jizô portée sur le dos d’un bonze pendant son périple jusqu’à Arimatsu …
…témoignent d’une crédulité populaire pour des signes sensés expliquer les incohérences des temps, superstitions ne se différenciant pas d’autres croyances sous d’autres latitudes
Quelques photos prises au hasard dans la ville… Fenêtres ou vitrines…
…ou le shibori comme dénominateur commun à Arimatsu !
Le quartier des maisons anciennes, rare au Japon, sera le but de la prochaine promenade …
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Japon – Voyage à Arimatsu :
centre historique de la teinture Shibori
Capitale du Shibori
Le quartier ancien des négociants en shibori
Le sanctuaire shintô Arimatsu Tenmansha
merci Marie-Claude
et @ bientôt !
Ella, je continuerai donc à vous entraîner à Arimatsu dans le monde fascinant du shibori !
Que j’aime me promener avec vous dans ce Japon si lointain, et grâce à vous plus proche.Merci Marie Claude, et joyeux Noël !
Françoise, vous connaissez ma prédilection pour les textiles qui m’amène finalement à une autre approche du pays visité…
J’aime ainsi aller à la découverte sans but précis que celui de la surprise et de l’émerveillement du quotidien
Votre remarque m’autorise à penser que mes articles arrivent à restituer un peu de cette réalité, merci !
Bonjour, passionnée de Shibori, j’ai lu avec grand intérêt vos 4 articles sur Arimatsu. Un grand merci pour votre récit extrêmement intéressant qui m’a fait voyager et m’a permis d’apprendre plein de choses! 🙂