Voyage d’automne à Kyôto
Le Kinkaku-ji ou le Temple du Pavillon d’or : I | II | III |
Promenade au Kinkakuji le très célèbre temple d’or comme on le surnomme, une des icônes touristiques du Japon, pendant la période de Kôyô, la saison des feuilles rougeoyantes de l’automne
Le Pavillon d’or n’est qu’un élément du Rokuonji, temple bouddhiste, lui même étant un composant du Shôkokuji, complexe comprenant trois temples majeurs de Kyôto
Cet ensemble de temples est affilié à l’école Rinzai du bouddhisme zen, dont il existe quinze branches subsidiaires, chacune représentée par un temple majeur et une multitudes de temples annexes répartis dans tout le Japon
La pensée de l’école zen Rinzai, introduite au Japon à la fin du XIIe siècle, prône surtout le Satori, l’éveil de l’esprit et l’illumination subite
Je suis entrée depuis peu dans l’étude de l’univers du bouddhisme japonais et j’avoue que la complexité du système est un tantinet difficile à saisir !
Avant de pénétrer dans le temple proprement dit, il est nécessaire de parcourir un chemin d’approche, planté des deux côtés d’arbres majestueux…
…dont les frondaisons aux couleurs de l’automne donnent déjà un avant-goût de la splendeur qui attend les visiteurs passée l’enceinte du temple
Évidemment, ce temple très célèbre connaît un afflux touristique important, mais comme les groupes en général pressés ne s’attardent pas, il suffit d’attendre pour profiter de l’endroit pendant un laps de temps relativement serein !
Le franchissement de la grande porte au milieu de l’enceinte ménage bien des surprises en rouge, orangé, brun-rose et jaune d’or sur une toile de fond vert foncé destinée à faire chanter les couleurs et les photos illustrant ce reportage n’ont pas eu besoin d’êtres colorisées !
A l’intérieur de l’enceinte du temple se succèdent tous les bâtiments nécessaires à la vie monastique…
…répartis entre des espaces qui doivent tout à la main de jardiniers, où des pierres remarquables, entre les arbres centenaires, animent des parterres herbus constellés de rouge en cet automne
La matinée ensoleillée rendait presque aveuglants les murs de pisé blanchis à la chaux entre les minces treillis de bois des constructions
Les tuiles grises des toits semblables sous la lumière à du vieil argent venaient adoucir la géométrie des blancs purs et des noirs de soutènement
Les bâtiments construits entièrement en bois ont été de tous temps la proie des flammes…
…inconvénient qui nécessite quelques précautions !
Beaucoup de bâtiments aux portes hermétiquement closes abritant des mystères cachés titillent évidemment la curiosité des visiteurs…
…mais dont quelques discrètes ouvertures viennent révéler que ce n’est que la salle où les dévots viennent recopier les sûtras, prières et écrits bouddhiques, dans le but de gagner l’indulgence des juges infernaux au moment du trépas
Les Japonais sont toujours interloqués quand ils me voient photographier les clous des portes en bois mais ces choses de rien me fascinent depuis longtemps car aucun de ces objets ne se ressemble vraiment
Les contrastes heureux qu’ils forment avec le bois des portes en sont aussi divers qu’infinis !
Mes prochains articles exposeront d’autres spécimens de cette collection virtuelle !
Le cheminement se poursuivit sous les frondaisons éclatantes de couleurs, accompagné de loin en loin par le son grave de la cloche toquée par son gardien, après que des fidèles aient versé leur obole à cet effet
Tout en longeant l’enceinte, loin des touristes bardés d’appareils photographiques sophistiqués qui se précipitaient à la poursuite d’un fantasme d’or ..
…nous prenions le temps d’admirer de simples auvents aux toits de chaume sur lesquels se penchent les branches des érables
L’ancienne porte du temple en bois noirci qui donnait accès au Pavillon d’or reste close dorénavant, une entrée plus large a été créée pour canaliser aisément l’afflux touristique
Le temple ayant été incendié à de nombreuses reprises aux cours des temps, les bâtiments monastiques sont tous assez récents et doivent leur édification principalement au milieu du XIXe siècle
La tradition au Japon est de rebâtir les édifices historiques disparus à l’identique, en respectant le style de la construction initiale
Tous les bâtiments du Kinkakuji ont été reconstruits selon les normes architecturales de l’époque Muromachi au XVIe siècle
Bien sûr, si nombre de bâtiments comme les habitations des supérieurs des temples qui cachent jalousement de merveilleux jardins ! ne sont pas accessibles au public, il reste l’observation des détails entrevus, comme ces Fusuma, cloisons mobiles, au décor exubérant, protégées par l’avancée d’un toit
Enfin, derrière un rideau d’arbres se profilait le Pavillon d’or et sa resplendissante séduction…
…mais il ne se dévoilera que dans le prochain article !
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Le Kinkakuji ou le Temple du Pavillon d’or :
* Le Kinkakuji ou le Temple du Pavillon d’or – I –
* Le Kinkakuji ou le Temple du Pavillon d’or – II –
* Le Kinkakuji ou le Temple du Pavillon d’or – III –
Vous avez raison les petits détails sont souvent magnifiques: travail fin et soigné! Je recherche aussi ce genre de petites « choses » qui m’intéressent toujours! Tout est très beau dans cet article. Vivement la suite!!! Merci. Sylvie63.
Oui Sylvie, le soin apporté aux détails est une constante dans l’artisanat au Japon… Mais cela devient rare autour de nous
Merci de me suivre aussi fidèlement…Le Pavillon d’or sera en ligne demain !
Merci pour cette magnifique promenade qui me rappelle bien des souvenirs sur les sentiers du pavillon d’or.
Beatrice
Il est de bon ton actuellement, chez les esthètes, de dénigrer ce Pavillon d’or en l’accusant de « tape à l’œil » voire emprunt de vulgarité, évidemment recouvert de feuilles d’or, il n’est pas discret !
Mais quelle beauté ! Il suffit de le contempler longuement ! Je suis ravie d’avoir, Béatrice, ravivé vos souvenirs !
@suivre, bien sûr
à demain Marie-Claude !
Ella, la suite arrive…
Quels heureux mortels vivent derrière ces portes closes ? on a l’impression qu’il n’y a personne…sûrement faux? et jamais je n’avais vu d’images de ces lieux merveilleux: pour moi le Pavillon d’or était le titre d’un roman, rien d’autre .Je bous d’impatience !
Les bâtiments monastiques abritent des ….moines ! Beaucoup sont jeunes d’ailleurs et aussi séduisants à regarder que leur monastère !
Patience, chère Françoise, le Pavillon d’or est là !