Voyage de printemps à Kyôto
Tetsugaku no Michi – Le chemin des philosophes : I | II |
Après deux semaines de périple sous la neige dans la préfecture de Fukushima…
…notre arrivée à Kyôto début avril se fit encore sous du blanc, mais sous celui impalpable des cerisiers en fleurs !
En ce début avril, dans une atmosphère devenue plus clémente, le chemin des philosophes, au nord-est de la ville, offrait le bonheur d’une flânerie agréable sous une féérie de pétales blancs
Ce chemin longe un petit canal ombragé sur ses deux rives par de beaux arbres, et même si la déambulation en cette saison est fort appréciée par de nombreux touristes, nous n’avons pas boudé notre plaisir d’y être aussi !
Si l’automne y déploie de somptueuses frondaisons rougeoyantes, le printemps quant à lui arbore ses cerisiers dont les branches s’infléchissent au-dessus de l’eau sous une abondance de fleurs épanouies
Ce petit canal qui serpente du nord au sud dans la partie est de la ville est alimenté par les eaux du lac Biwa situé au nord-est de Kyôto dont des travaux, à la fin du XIXe siècle, ont permis d’amener des réserves d’eau potable aux habitants de la ville, ainsi qu’aux besoins de l’agriculture et de l’industrie naissante
Tetsugaku no michi, le nom de la promenade, est une allusion à la déambulation méditative des philosophes de « l’École de Kyôto », intellectuels qui dans la première moitié du XXe siècle se chargèrent d’élaborer une philosophie inspirée de l’Occident en symbiose avec la tradition culturelle japonaise
Le plus célèbre d’entre eux, Nishida Kitarô, qui parcourait, dit-on, chaque jour le chemin afin de clarifier son raisonnement, eut même la tâche ardue d’inventer un vocabulaire inexistant dans la langue japonaise afin d’étayer ses concepts philosophiques largement influencés par la pensée du bouddhisme Zen
Mais le professeur Nishida devait déambuler au milieu d’une nature moins apprêtée que celle-ci car la promenade actuelle a été entièrement aménagée en 1970 par la municipalité de Kyôto
C’est à cette époque que les deux petits chemins longeant chaque côté du canal long de 1500 mètres furent plantés de 450 cerisiers à fonction ornementale
La promenade longe un quartier résidentiel où de belles maisons se succèdent dans une discrétion intrigante
Des constructions assez récentes mais dont les matériaux mis en œuvre, bois et bambou se patinent très vite et donnent un cachet d’ancienneté très apprécié pour leur charme intemporel
La promenade de la philosophie permet d’aborder les quartiers où se dressent plusieurs temples bouddhistes renommés, mais au Japon les manifestations de la piété populaire se rencontrent dans tous les lieux publics
Quelques restaurants et cafés, tout au long de la promenade offrent un délassement bienvenu aux touristes un peu las qui ont ainsi l’occasion de profiter de la courtoisie souriante du service à la japonaise
Nous avons fait halte dans un petit café qui, tout en sacrifiant au confort moderne, a toutefois respecté une décoration traditionnelle assez sobre
Décoration tout à fait apaisante avec des fenêtres masquant le trop prosaïque va et vient touristique de l’extérieur…
…mais qui découvrent, une fois la cloison glissée, le spectacle enchanteur de l’insaisissable profusion florale couronnant le chemin de la philosophie
Le raffinement de la vie quotidienne à Kyôto est perceptible notamment dans la vaisselle, ce qui rehaussait ce jour là, l’arôme de ce café au demeurant excellent
La visite de temples proches aura eu raison de notre journée, mais nous reprîmes la séance photos sur le canal en fin d’après-midi
A ce moment, les délicats pétales des cerisiers blancs se teintaient de rose au soleil déclinant…
…auréolant les lanternes de pierre d’une parure aérienne
Les subtils changements de couleurs de la végétation environnante affichaient une palette allant du rose au vert tendre mâtiné de jaune d’or
Le noir griffu des branches apportait de façon heureuse un équilibre rassurant au milieu de toute cette évanescence
Sur le bord du canal, un mur de hangar à la couleur délavée par les intempéries présentait une toile de fond tout à fait insolite sur laquelle la lumière jouait avec succès !
Le ruisseau devient plus menu vers la fin de son cours, le chemin s’élargit permettant un port plus hautain aux cerisiers…
…qui dédaignaient maintenant frôler la tête de leurs admirateurs fascinés !
La promenade offre à ce moment une vue magnifique sur la ville en contrebas
Dans ce lieu très touristique, les magasins de souvenirs ne proposent que de piètres objets manufacturés hors du Japon…
…bien que sur ce dernier bout du chemin, une boutique exposait enfin des sujets de qualité mais dont les prix affichés auraient découragé la plus attentive des collectionneuses !
La soirée se termina devant un repas chaud et réconfortant, une variante du Katsudon qui, d’après un sondage récent, se classe au troisième rang dans les menus préférés des Japonais
Ce que mon époux a confirmé de bon appétit !
Le printemps au Japon est la saison idéale pour admirer la floraison des cerisiers, aussi les articles suivants n’en manqueront pas !
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Kyôto – Le chemin des philosophes :
* Tetsugaku no Michi – Le chemin des philosophes – I –
* Tetsugaku no Michi – Le chemin des philosophes – II –
Elle est bien belle cette promenade des philosophes. Je m’y verrais bien pour goûter à sa sérénité.
Bonne soirée et au plaisir de vos prochains articles fleuris.
Merci Catherine, je vous emmènerais donc avec plaisir sur le chemin d’autres visites dans le printemps du Japon
Superbe promenade pleine de charme. Merci Marié Claude
Merci Martine, le romantisme n’était pas loin !
Merci Marie-Claude pour ce beau moment d’évasion, je m’y voyais sur ce chemin qui appelle la quiétude. C’est toujours un plaisir de vous lire
Merci
Murielle
Je suis heureuse d’arriver à traduire les émotions ressenties pendant mon voyage, mais il est vrai que vous êtes une lectrice si attentive, merci Murielle