Voyage de printemps à Kyôto
Voyage de printemps 2014 – Kyôto – Le site d’Arashiyama
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Au Japon, les temples et autres musées ferment leurs portes généralement vers 16h30, il reste du temps avant que ne tombe la nuit, pour se promener encore en admirant sur le chemin du retour…
…le soleil couchant qui nimbe de rose les cerisiers par-delà l’enceinte des sanctuaires
Le complexe du Tenryûji fermé, les touristes désertent cette partie de la ville et quand les magasins du quartier ne tardent pas à imiter les temples voisins, les Jinrikisha, pousse-pousse que l’on devrait plutôt appelé tire-tire ! amènent leurs derniers clients à destination
Ce moyen de locomotion remis à l’honneur pour balader à présent les touristes me laisse perplexe surtout quand les jeunes gars musclés qui exercent ce pénible moyen de subsistance peinent toujours à expliquer que tirer au-delà d’un certain poids est vraiment une tâche impossible
Chacun sait que les esprits malins profitent de la nuit pour envoûter les âmes vulnérables, les Chimaki, amulettes de protection suspendues au-dessus de la porte des maisons sont chargées de repousser les êtres mal intentionnés
Tout autour de l’enceinte du complexe des temples, de petits sujets de piété populaire veillent et accordent protection aux passants
Le très répandu Bosatsu Jizô sama est la vedette incontestée des bords de route et de chemin !
Chikurin no michi, le bois de bambous d’Arashiyama est un passage obligé pour tout touriste qui visite Kyôto mais les va-et-vient bruyants pendant tout le jour n’incitent guère à s’y attarder, même si en plein été le lieu devient un havre de fraîcheur
Cette fois, nous arpentâmes ce lieu assez captivant à la nuit tombante dans une atmosphère devenant plus insolite au fur et à mesure du déclin de la luminosité
Quand la lumière blanche et froide s’accrocha encore à la cime des hauts bambous et des arbres, nous foulâmes, devenus seuls, le chemin obscurci en ralentissant nos pas pour profiter de ce sentiment de plénitude que la nature octroie mais qu’en ce lieu, notre imagination revêtait d’étrangeté
La nuit tombée, le silence devint absolu à l’exception de temps en temps de quelques bruits furtifs, tout proches de nous, dans la haie…
…c’est alors que mon époux qui a toujours aimé, comme tous les Japonais, les histoires fantastiques, s’est mis à me narrer d’étranges évènements qui se seraient passés dans les forêts impénétrables de son Tôhoku natal !
Récit bien en situation, juste propre à me donner un petit frisson d’inquiétude délicieuse…dissipé très vite…la « forêt » de bambous ne courant que sur à peine 500 mètres !
Cette journée de printemps se termina, un peu transis par la brusque chute de température, en traversant promptement le grand parc Kameyama, sans cesser d’admirer les innombrables cerisiers qui se laissaient plutôt deviner dans la nuit tombée
Dans les endroits très touristiques, il est devenu habituel de jouer à l’esbroufe pittoresque avec de violents spots projetés sur les délicats cerisiers au printemps ou les érables en automne, ce qui ne manque pas de ravir les amateurs de techniques sensées magnifier la nature
J’avoue mon peu d’empressement à admirer ces artifices toujours plus ahurissants et j’ai encore la nostalgie des seules lanternes de jardin où la flamme tremblotante des bougies animaient la nuit d’une atmosphère mystérieuse favorable aux émois et aux rêves
Quelques jolies filles en kimono défileront dans le prochain article !
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Voyage de printemps 2014 – Kyôto – Le site d’Arashiyama :
I – Arashiyama
II – Le Tenryûji
III – Le Kôgenji
IV – Autour du Tenryûji