Quilt en tissus batik contemporains
Le thème des Tessellations fut choisi cette année pour garder à notre exposition de juin 2017 à Carhaix une certaine unité
Les dessins géométriques dont le même motif se répète indéfiniment dans deux directions sont appelés communément « Tessellations » dans ce langage mâtiné d’anglais qu’affectionne les quilteuses !
J’avais envie depuis un moment de travailler sur ces formes en miroir, les motifs d’arbres stylisés me plaisaient pour essayer de traduire les photos d’un de mes livres préféré
Ce livre avec photos est plutôt un essai sur la région du Tôhoku au nord du Japon, là où un grand lac, Towada ko (reportage ici), se voit entouré de forêts aux couleurs flamboyantes en automne
J’aimais ces photos où les vues du lac se dévoilaient au travers des arbres surtout dans une lumière magnifiée par le clair-obscur
Mais mes premiers blocs « d’arbres » ne me donnèrent pas entière satisfaction !
Devant mon dilemme, mon époux entreprit alors de dessiner plusieurs croquis, choisissant des patrons de figures géométriques aux angles de différents degrés qui caractérisent les formes de carré, d’octogone ou encore de pentagone
Ce furent les pièces correspondant à un pentagone qui furent choisies !
Mais afin de garder un bel équilibre, la hauteur du parallélogramme du milieu sera inférieure de 5 millimètres par rapport aux deux autres pièces
Cette petite différence reste presque invisible au premier regard mais le rendu de la forme de « l’arbre » est plus élancé et cela participe grandement à l’harmonie de l’ensemble !
Cette façon de procéder est tout à fait inhabituelle pour moi, car je choisis généralement une gamme de tissus à travailler avant de sélectionner un patron
J’avais l’intention d’utiliser des étoffes « Wax de Java » mais je dus me rendre à l’évidence, couper dans ces grands motifs ne rendait pas justice à ces beaux imprimés, un choix de tissus aux motifs non figuratifs serait plus approprié
Je choisis donc dans mes réserves des tissus batik faits pour le patchwork venant des USA auxquels j’ajoutai des tissus achetés au Japon, grands métrages de cotonnade utilisés en leur temps pour confectionner plusieurs chemisiers, coutures qui me procurèrent de jolies chutes évidemment !
Les tissus imprimés « batik » sont très commodes à utiliser car leurs imprimés pas tout à fait semblables à l’endroit et à l’envers permettent un plus grand choix de nuances et de motifs
Comme je savais que la place allouée à notre exposition était restreinte, je résolus donc de me contenter d’un petit ouvrage …mais mon idée de foisonnement forestier était par trop bridée !
Aux premières rangées de motifs déjà positionnées sur le mur, petit à petit j’en ajoutai d’autres et finis par doubler la taille de l’ouvrage primitivement décidée !
Sur le mur, toutes les pièces de tissus découpées furent placées et déplacées pendant des semaines jusqu’à ce que le rendu me satisfasse enfin
En veillant à ne pas déplacer les blocs, hors quelques courants d’air venus malicieusement bouleverser la belle ordonnance, le moment de l’assemblage en couture se précisa finalement, le jour J approchant à grands pas !
La couture de ce genre de motifs ne s’exécute pas bloc d’arbre par bloc d’arbre mais ligne par ligne d’un bout à l’autre de l’ouvrage, en ayant soin de respecter les repères préalablement marqué au centre des grands côtés de chaque pièce afin que les intersections tombent d’aplomb
D’où la disposition des couleurs soigneusement décidée auparavant !
Je voulais éviter pour ce quilt l’uniformité que procure souvent la juxtaposition de ce genre de tissus et même si certaines teintes se fondent entre elles, je tenais à garder des contrastes de couleurs pour symboliser le caractère composite d’une forêt en automne
Les motifs des tissus, vus de près sont assez prégnants mais ils s’estompent aisément dans le grand ensemble
Les eaux du lac aux reflets changeants sont représentées par les blocs bleus foncés disséminés au centre de l’ouvrage, les bleus clairs évoquent une vision plus lointaine…
…tandis que les teintes plus pastel en haut du quilt suggèrent un ciel masqué en partie par les hautes frondaisons
Le quilting en lignes serrées et tournoyantes simulent le vent dans lequel bruissent les feuillages
Le prochain article sera consacré à un nouveau quilt recyclant d’antiques tissus du Japon … Pourquoi renoncer à mes douces obsessions ?
J’apprends, j’apprends et, surtout, j’admire!
Quelle extraordinaire interprétation de la photographie! Le quilt est magnifique : je vois le lac, les arbres, le ciel!
De toute beauté!
Est-ce que la toile d’ameublement n’était pas trop difficile à quilter?!??
Un grand merci pour ces beaux reportages et belle soirée!
Je suis ravie que ce quilt vous plaise, merci Helen…
Pour une fois, la doublure en toile assez légère malgré sa tenue, ne m’a posé aucun problème pour le quilting, j’étais tellement contente d’avoir préservé les bouts de mes doigts, que j’ai quilté dans la foulée un autre ouvrage un peu plus petit il est vrai !
Quelle belle interprétation Marie Claude, tu as vraiment l’art de conter de jolies histoires 😉
Belle journée sous la canicule bretonne, et oui ça existe aussi ici….
Merci Valérie…Il est vrai que si je préfère la Bretagne sous des cieux plus cléments je sais aussi m’adapter !
Bonjour Marie Claude. Merci pour ce nouveau partage de votre talent. Magnifique interprétation d’une photo . Et une parfaite utilisation des batiks. J’ai encore appris plein de choses en vous lisant ! Vivement le prochain cours ! Très belle journée à vous, sous un ciel peut être nuageux comme ici dans le Sud-Ouest, mais avec un air enfin respirable !
Je suis contente que vous aimiez ce nouvel ouvrage, merci Marie Anne
Je vais prendre les photos du suivant déjà fini mais avant je prépare un petit reportage sur les céramiques japonaises
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Heureuse de pouvoir lire à nouveau vos reportages
Ce quilt est magnifique précisions du montage et du choix des couleurs, m’est avis que le club de Cahaix doit être ravi de cette nouvelle recrue !!
Amicales pensées
Merci Arlette, le club de Carhaix m’a très bien acceptée bien que je ne sois pas bretonne !
C’est malin d’utiliser le batik pour l’eau et les reflets. Le pentagone aussi car du coup, il y a moins de pointes, c’est moins acéré et beaucoup plus subtil. C’est un vrai tour de force : il y a de la profondeur et une jolie matière organique. Dans une forêt, le regard mélange un peu tout entre les feuilles mortes, les flaques d’eau, les arbres…
Je guettais ce nouvel ouvrage !
Beau dimanche.
Comme toujours, Christine, avec une acuité doublée d’une sensibilité toujours en éveil vous avez bien compris mes intentions ! Merci