Paris – Maison de la culture du Japon
« A l’aube du japonisme » – Maison de la culture du Japon – autre articles : I | II | III | IV | V
Suite au traité de commerce passé entre le Japon et la France, la première ambassade japonaise fit le voyage en Europe en 1862
Le voyage du Japon vers l’Europe dura trois mois et les quarante membres de la délégation shogunale arrivèrent à Marseille, visitèrent Lyon avant d’arriver à Paris où ils passèrent presque une année à étudier la civilisation occidentale
Les membres de l’ambassade étaient aussi chargés de négociations afin de retarder l’ouverture de nouveaux ports japonais en raison de l’hostilité manifestée, à ce moment, envers les étrangers
Parmi eus, Fukuzawa Yukichi, pourtant samurai de classe inférieure, mais ayant voyagé en Californie et parlant le hollandais, servit d’interprète aux membres de la délégation
Il devint célèbre dès son retour au Japon comme réformateur et théoricien politique de l’ère Meiji
Fukuzawa apprit l’anglais, occupa le poste de traducteur auprès du Shogun d’Edo puis se consacra à l’enseignement des idées et pratiques européennes afin de permettre au Japon de résister à l’impérialisme de l’Occident
Pendant qu’au Japon, une quasi guerre civile, ponctuée d’incidents graves, opposait les tenants de l’ouverture et les partisans de l’expulsion des « barbares de l’Ouest », craignant pour l’intégrité de la civilisation japonaise…
…une deuxième ambassade envoyée en Europe en 1864, tenta en vain de d’obtenir la fermeture des ports aux étrangers
Le photographe Jacques-Philippe Potteau entreprit de faire des clichés des membres des deux ambassades pour le Museum d’histoire naturelle
De face et de profil, ces portraits furent réalisés à la manière d’études ethnographiques, fidèles au classement systématique des populations extra-européennes au XIXe siècle
Les Parisiens furent évidemment surpris mais séduits par les costumes, les coiffures et les armes portés par les Japonais, tous issus de l’aristocratie guerrière des Samurai, la plus haute caste en vigueur au Japon à cette époque
Tous ces hommes chargés de missions si importantes et investis dans des responsabilités étaient très jeunes mais l’espérance de vie au Japon à cette époque se situait aux alentours de 35 ans
Les photos prises à Paris sont les rares témoins de ces hommes qui devinrent des personnalités de l’ère Meiji en contribuant à moderniser les institutions et en faisant évoluer la vie intellectuelle au Japon à l’aube du XXe siècle
L’Exposition Universelle de 1867 ouvrira ses portes dans le prochain article !
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Paris – Exposition « A l’aube du japonisme » – Maison de la culture du Japon
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Bonjour Marie-Claude,
J’aime beaucoup en général des portraits en photo.
Je trouve ceux-ci fascinants. Quelle prestance ont ces hommes. Je suppose aussi que malgré leur jeune âge, ils devaient avoir une fameuse maturité !
Bonne journée.
Je le pense aussi, mais partir pour un voyage aventureux, ne connaissant presque rien de l’étranger, avec l’obligation de réussir dans leurs pourparlers, devait être et exaltant et lourd de responsabilités
Moi aussi, chère Catherine, j’aime ces portraits, Fukuzawa est très séduisant !!!
Merci pour ce partage Marie-Claude, c’est toujours aussi passionnant de voyager avec vous.
Je vote aussi pour Fukuzawa 🙂
Et Joyeuses Pâques à toute la famille
Pierrette
Ah ! Ce Fukuzawa quel homme ! Connaissez-vous, chère Pierrette, « Fukuô Jiden – La vie du vieux Fukuzawa racontée par lui-même » biographie traduite et éditée chez Albin Michel ?
OUI !!! C’est le même ? je n’avais pas fait le lien. Je l’avais offert à mon fils pour son anniversaire, il y a quelques années déjà, mais il m’avait promis q’il me le prêterait, mais j’attends toujours !
Grâce à vous, je vais le lui réclamer ! Merci de me l’avoir rappelé. J’ai enfin lu l' »astringent », c’est passionnant, appris plein de choses. Et j’assisté récemment à une conférence d’Akira Mizubayashi, dévoré son dernier opus « Dans les eaux profondes »… (j’ai tout lu de lui) magnifique… et un peu inquiétant. Emmanuel Lozerand était aussi invité, il a traduit le journal de Masaoka Shiki, un travail colossal, de bénédictin. Cette vie est poignante « Un lit de malade, six pieds de long », aux Belles-Lettres.
Merci chère Pierrette, je vais tenter de lire les livres de Mizubayashi, je pense commencer avec « un amour de mille ans »
Très bon choix, si vous aimez Mozart, vous entendrez tout !
Amitiés
Pierrette
Merci Pierrette, mon goût ne me porte pas généralement à lire des romans mais il y a des exceptions !