Les quilts anciens de la collection Charles-Edouard de Broin
Pour tous les amateurs de quilts traditionnels la collection d’ouvrages américains des XIXe et début du XXe siècle du collectionneur Charles-Edouard de Broin fut « le clou » du Salon !
Nous eûmes le privilège à Nantes de contempler les Crazy Quilts alors que lors de l’expo de Paris en novembre dernier ce furent surtout les Log Cabin qui nous enchantèrent
Des Crazy Quilt …des sages aux plus fous !
Selon les historiens des Quilts, le mot « Crazy » ne tirerait pas son origine de « fou » mais vraisemblablement de « craquelé » …
…en référence aux céramiques craquelées présentées au pavillon japonais de l’Exposition internationale du Centenaire tenue à Philadelphie en 1876
L’engouement extraordinaire pour les arts décoratifs du Japon, des motifs des paravents recouverts de façon aléatoire de précieuses chutes de soie anciennes aux kimonos décorés de broderies somptueuses découverts avec émerveillement…
…et pour l’esthétique de leurs combinaisons asymétriques influencèrent les visiteuses qui trouvèrent ainsi un moyen de mettre fin à leur pratique du patchwork géométrique
Les décors des éventails japonais de forme ronde, accessoires non pliables inconnus en Amérique, se retrouvent souvent dans les Crazy Quilts
Tout comme les fragments de soie d’antiques tentures chinoises…
…ou encore des chutes de kimonos, vêtements exotiques que les élégantes américaines portaient habituellement comme robe d’intérieur !
L’engouement pour une nouvelle esthétique européenne, notamment le style dit Victorien …
…avec ses accumulations de matières luxueuses conjugué à un certain orientalisme finit par donner ses lettres de noblesse aux Crazy Quilts !
Passe-temps des femmes désœuvrées de la bourgeoisie au début du mouvement, ce style de patchwork devint vite à la mode et selon les moyens des quilteuses plus ou moins somptueux
Dans le dernier quart du XIXe siècle, les étoffes de soie se démocratisèrent et chacune put recycler dans son ouvrage les chutes de confection de robes, corsages ou mantelet
Le sentimentalisme « fin de siècle » incita à garder des morceaux de robes de mariée, des fragments de vêtements de personnes chères, de rubans ayant décoré des tenues de bal …
…ou encore des vignettes commémoratives d’évènements politiques ou festifs
Des initiales, des dictons, des symboles religieux ou ésotériques parsèment aussi les Crazy Quilts dont les significations mystérieuses ajoutent aux ouvrages un attrait supplémentaire !
Les tissus opulents sont encore enrichis par des broderies fantaisies soulignant les coutures des pièces ou animant la surface des étoffes trop unies…
…quand d’autres broderies de récupération, fleurs, animaux ou personnages viennent en applications au centre des blocs
Les Crazy Quilts sont généralement formé de grands carrés répétés sur l’ensemble de l’ouvrage afin de disposer au mieux de nombre de petites chutes d’étoffes, les carrés étant réunis par des points de broderie chargés de faire oublier cette géométrie obligatoire mais peu appréciée !
Les bordures en satin ou en velours de nombreux quilts sont enrichies aussi de superbes guirlandes de fleurs brodées
Complétant la collection de Crazy Quilts, d’autres somptueux ouvrages en soies et en velours s’offraient aux regards admiratifs dans l’exposition
Quilts dans lesquels le losange est le motif principal
Les losanges déclinés en étoiles, en cubes combinés avec maestria pour offrir de magnifiques surfaces chatoyantes
Des cubes encore pour un quilt suffisamment intrigant …
Les Log Cabin feront l’objet du prochain article
bonjour Marie-Claude
Il y a eu à mon, arrivée en Bretagne en avril une longue panne d’internet…
je regarde vos commentaires sur la salon de Nantes tous ensembles
la diversité est réjouissante certes mais les coups de cœur sont pour moi les » log cabin » notamment celui des moulins
et je partage vos commentaires acides (allez disons acidulés) sur les’ pines cônes »
vraiment merci pour ces images je ne suis pas allée à Nantes mais j’ai vu les habits de Pascal Jaouen exposés au musée départemental breton à Quimper : des merveilles
bien cordialement Marie-Hélène –
Merci Marie-Hélène, Ah ! Les Pine Cônes ! Je ne déteste pas mais quelquefois trop c’est trop !
Les Log Cabin …Bien sûr…