Kyôto – Konryû-zan – Gokurakuji – Le temple de la montagne du dragon d’or

Konryû-zan

En marchant sur la route de Fushimi,mon attention fut attiré de prime abord par un éléphant insolite à l’entrée d’un tout petit jardin que je pensai privé !

L’éléphant qui attira mon attention !

Ma curiosité aidant je m’aventurai de quelques pas dans le jardin sans lever la tête, avant de m’apercevoir que ce jardin était celui d’un petit temple bouddhique enserré entre deux bâtiments bien ordinaires !

Gokurakuji – Le temple se trouve à l’étroit encadré entre deux bâtiments

Un peu en retrait de la route, le jardin ne peut qu’attirer les passants attentifs !

Le petit jardin du temple
Les seaux rouges omniprésents indispensables en cas de début d’incendie
Les carpes s’ébattent à leur aise dans le petit jardin

A ce moment, le Bozu (bonze-prêtre) du temple nous invita, de manière très courtoise, à pénétrer au-delà du jardin, dans le sanctuaire

Une courtoise invitation

Ce fut une grande surprise de nous apercevoir que ce modeste temple, presque ignoré, recelait une telle profusion d’objets du culte qui, dans un demi-jour, scintillaient de tous leurs ors

L’autel principal avec la statue d’Amida butsu

Une grande statue s’apercevait, sous un dais constitué de pendeloques de fin métal ouvragé, derrière un autel chargé d’offrandes et de fleurs

Rideau relevé par d’élégantes décorations rituelles au-devant de l’autel

Cette effigie d’Amida butsu, en bois auparavant recouvert de laque d’or, perdit de son éclat au fil des siècles

Le bois foncé est recouvert maintenant d’une belle patine qui luit doucement dans la pénombre et confère à la figure beaucoup de douceur

Amida butsu – Le Bouddha Amida

Ce temple bouddhique, très ancien mais reconstruit à l’époque Edo, est consacré au culte d’Amida tel qu’il est enseigné dans la secte Jôdôshû « L’École de la Terre Pure »

Les dévots doivent simplement réciter inlassablement le Nembutsu, mantra ou répétition du nom divin, pour gagner le paradis salvateur

Geste symbolique du Bouddha – La main droite ouverte tournée vers le croyant est symbole de protection et d’absence de crainte.

Une légende affirme que ce temple fut créé par le moine Ganjin (de son nom chinois Jianzhen (687-763) qui vint enseigner depuis la Chine de nouveaux préceptes bouddhiques au Japon

Représentation classique des lourdes paupières laissant filtrer un regard bienveillant sur le croyant

Il est dit qu’il essaya pendant une dizaine d’années de traverser, en partant de Chine, la Mer du Japon mais ne réussit qu’au bout de sa sixième tentative, après avoir perdu la vue, à aborder enfin les côtes du Japon

Semui-in – Geste de paix et de bienveillance

La tradition affirme qu’il est à l’origine de l’érection de cette statue

Mais Ganjin vécut au 8è siècle et la statue date, d’après son style, vraisemblablement de l’époque Heian et donc du 11è ou 12è siècle !

Kusuri tsubo – La main gauche tient un pot à remèdes

D’autres statues de taille plus modeste, effigies du Bouddha et des patriarches de l’école Jôdô shû ont aussi leurs autels où ils reçoivent diverses offrandes

Effigie d’Amida Nyoraï de 60 cm de haut

Les images les plus surprenantes venaient d’un panneau peint sur soie narrant en détails les scènes dramatiques d’un jugement après le trépas

Jyûô-zu – Le panneau des dix juges

Œuvre emblématique venant de Chine, représentation expressive d’une tradition séculaire

Devant le terrible juge, 2 étrangers européens dansant la gigue, reconnaissables à leur culotte bouffante et à leur fraise ! Sont-ils sauvés de l’enfer ?

Dans cette tradition chinoise, les juges sont représentés sous des dehors terribles comme il sied à leur fonction

Les juges notent les bons et les mauvais

Le juge principal et ses subalternes sont aidés dans leur fonction par divers accesseurs…

Le juge suprême est assisté par 9 autres juges

… qui présentent la liste de bonnes ou mauvaises actions des justiciables

La balance n’est pas en faveur du pêcheur !

Après la sentence des juges, les damnés sont précipités dans l’enfer

Jigoku – L’enfer !

Le Bosatsu Jizô, descendu aux enfers, écoute les prières de ceux qui veulent être sauvés

Jizô sama comme figure salvatrice

Nombre de détails raffinés dans ce temple où tout est splendeur dorée …

Luminaire aux rinceaux dorés

… les luminaires jusqu’aux clous décoratifs des cloisons de bois sombre

Clou de décoration
Un clou ancien beaucoup plus sobre !

Les luminaires sont remarquables d’élégance

Bambou et papier Washi

Un petit clin d’œil qui attira aussi mon attention !

Aux couleurs traditionnelles du bouddhisme

Dans les musées, nous admirons l’art des statues bouddhiques bien mises en valeur mais loin de leur contexte habituel

Quand il est possible de les voir en situation dans un temple, l’émotion de la contemplation oblige au recueillement et apporte une grande sérénité

Au Japon, il n’est, en général, pas possible de photographier l’intérieur des temples, aussi je mesure l’opportunité que l’on nous a offerte à sa juste valeur

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