Recyclage de lainages
Je recycle depuis longtemps les lainages récupérés sur des vêtements, pour en faire des quilts. Très utilisés par toute la famille, ils remplissent bravement leur rôle de bouillotte pendant l’hiver !
Je n’utilise que des lainages très peu usés ou mieux des échantillons quand j’ai la chance d’en trouver
Ma belle-sœur japonaise et son mari exercent depuis longtemps le métier de tailleur pour hommes, activité encore répandue au Japon, malgré le prêt-à porter
J’ai ainsi pu récupérer grâce à elle des liasses d’échantillons de lainages destinés à la confection des costumes masculins
J’ai fait un tri en jetant sans remord tous les mélanges avec acrylique, pour ne garder que les cachemires, les laines et soie et autres alpaga…de même épaisseur, c’est à dire assez fins
Comme je repasse à température élevée et avec beaucoup de vapeur pour bien aplatir les coutures forcément un peu épaisses, je ne garde que les matières naturelles qui supportent un fer chaud et ne boulochent pas à l’usage
Les échantillons comportaient beaucoup de belles nuances claires de beige et de gris que j’ai choisi d’alterner avec des triangles plus foncés, des marrons, des gris foncés, des bleus marine et des noirs
J’aime les quilts composés d’un seul gabarit sur tout l’ouvrage, ici 462 triangles isocèles, tous différents bien sûr, de 9 cm de côté, taille de la largeur de mes échantillons. Pas de difficulté particulière à part bien joindre les coutures des six pointes aux intersections pour éviter les trous !
Les bordures viennent d’un coupon de lainage un peu trop petit, aussi ai-je fini les coins de l’ouvrage avec des carrés découpés dans un pantalon neuf dont la couleur renvoie aux triangles clairs de l’ouvrage
Les coutures des blocs étant trop en relief au travers de la doublure en lainage assez fin, j’ai ajouté entre les deux un drap en finette de coton, rendant le quilt un peu plus épais et par là même extrêmement chaud !
Comme sur tous les quilts en lainages, je remplace le quilting par le nouage, j’ai fait la bêtise, cette fois-ci de nouer avec un gros fil de soie de récupération les intersections des blocs, résultat : à l’usage les fils de soie glissants se sont dénoués petit à petit et j’ai dû recommencer le travail, cette fois avec des brins de laine !
Mon époux se l’est approprié, il lui réchauffe les genoux pendant les longues heures de travail passées devant l’ordinateur
Ce quilt est parmi ses préférés car il lui trouve un petit air de connivence avec les couleurs des tissus campagnards de son Japon natal
Mais il est aussi apprécié par mon fils pour une petite sieste improvisée !
comment « commenter » ?
je suis émue par tant de simplicité graphique alliée à tant de travail pour un résultat
beau et chaud
un exemple à suivre d’artiste-artisan ! merci
Bon Jour
Merci Marie Hélène, je me reconnais comme artisan…Le mot artiste étant tellement galvaudé de nos jours !
Bonjour, il es ttrès beau ce quilt, j’aime l’idée de « recupé plutot que des tissus achetés exprès!
Oui, la récupération est idéale pour faire des quilts différents de ceux que l’on voit dans les magazines !
Ben dis donc… une bouillotte de luxe ! Il y a un mari qui est chanceux !
A la Rabichette.
N’était-ce pas la motivation prmière du patchwork ?
Je peux vous dire Béatrice, que mon époux garde jalousement ce quilt !!!
C’est très beau, par la sobriété. Et un effet optique obtenu par le placement des valeurs, doublé de la subtilité des nuances et des matières.
ça donne envie de se blottir dessous!
Quant au mot artiste que je n’aime pas plus que toi, Marie-Claude, il n’est pas incompatible avec celui d’artisan d’art. Une pièce unique est une oeuvre d’art.Après, le reste c’est affaire de goût, de mode, d’époque et surtout d’intelligentsias qui décident et excluent …
Je suis bien d’accord, Jacqueline, que vaut la dénomination « artiste » quand on est ainsi désigné par ses pairs ? Moi j’aime infiniment le mot artisan que je trouve noble ! Il suffit de voir les artisans d’art japonais qui excellent dans bien des domaines ! (Et avec humilité !)
Et pour poursuivre ce dialogue, j’ai cherché pourquoi en Occident, il y avait souvent ce mépris des artisans accusés de ne pas « créer », cela vient de l’Antiquité, déjà, où les hommes libres , les seuls à avoir le droit d’être citoyens, ne travaillaient pas et surtout pas de leurs mains… on distinguait déjà les arts libéraux -qui ont donné nos Beaux-arts et la littérature- des arts appliqués réservés aux classes inférieures.
Préjugé nobiliaire , et qui persiste. Guerre des clans et des castes …et je parle pas du féminisme anti-féminin …qui décrétant que ces ouvrages symbolisent l’aliénation de la femme étaient bon à brûler avec les soutien-gorges !
Mais le clivage vient surtout du XIX° siècle avec la Révolution Industrielle et encore plus du XX° siècle…Où la reproduction mécanisée à grande échelle des arts dits décoratifs a définitivement supplantée l’artisanat. Les grands mécènes de la Renaissance au XVIII° siècle ne dédaignaient pas collectionner avec la peinture de chevalet des pièces d’orfèvrerie, de vaisselle, des tapisseries, des broderies, des dentelles …
Quant aux travaux dits de dame avec un mépris certain, il suffit qu’un homme les signe pour que cela devienne de l’art !
Je suis entièrement d’accord avec la dernière phrase !
C’est injuste au possible mais après tout, personne n’a dit que le monde était juste !
Ah ! Je partage votre réflexion et je m’en accommode !
J’ai oublié des « s » s , le téléphone ayant sonné … »bons à brûlera.
D’accord avec toi, Marie-Claude pour les artistes au masculin. C’est aussi parce beaucoup de femmes les regardent comme des héros qu’ils en deviennent !Eux sont beaucoup plus exigeants quand nous empiétons sur ce qu’ils estiment être leur territoire.
Comme c’est juste…Et dans tous les domaines…Pas seulement dans celui des textiles !!!
Au Japon les artisans sont très respectés. Il y en a certains élevés au statut de *trésor nationaux*.
Oui, Béatrice, ces artisans sont reconnus comme « Bien culturel intangible » cela fait rêver, non ? C’est une distinction accordée pour les efforts faits dans tous les domaines traditionnels : tissage, teinture, pochoirs pour textiles, céramique, laques, travail du bambou, poupées…
En France il y a le concours des « meilleurs ouvriers » -et pour les professionnels uniquement, je crois- qui valorise plutôt la réalisation que la création quoique les deux ne soient pas incompatibles. Mais c’est un vaste débat…
il ressemble comme deux gouttes d’eau à celui que je dois réaliser, depuis …. plusieurs années, des échantillons de tissus pour costumes attendent . j’avais envisagé des noeuds de fils rouge
Eh Bien ! Il ne vous reste plus qu’à le réaliser, maintenant que vous avez vu ce que cela donne !
La simplicité est toujours la plus belle des façons de mettre en valeur !
Ce quilt est une splendeur !
Ce quilt depuis le temps de sa création est devenu bien usagé, mais mon mari l’aime comme il est
Je suis toujours à la recherche d’échantillons de lainages mais les tailleurs se sont plutôt rares maintenant