Paris – Musée Cluny – 2010
L’exposition du Musée Cluny met à l’honneur la période artistique médiévale de la Slovaquie dans l’Europe du XVe siècle
La Slovaquie province depuis 1000 ans du royaume de Hongrie, connaît un essor extraordinaire au XIVe siècle grâce à l’intensification des exploitations minières d’or, d’argent et de cuivre sur tout le territoire
Ces richesses attirent de nombreux commerçants qui deviennent les grands commanditaires des artistes de cette province tout en privilégiant les contacts avec le milieu artistique germanique dominant
La progression des Turcs vers Budapest, fait se replier le pouvoir royal à Bratislava, qui devient capitale du royaume de Hongrie au XVIe siècle
Dans cet environnement économique et politique favorable, l’art connaît en Slovaquie un véritable apogée, marqué par des créations bien originales
Les productions les plus représentatives de l’art en Slovaquie sont de grands retables sculptés sur bois, généralement en tilleul, et peints de couleurs vives et chatoyantes
L’intensité des expressions et le traitement subtil des figures sont rehaussés d’une intense polychromie rouge et surtout or !
Les détails réalistes de la vie quotidienne ne sont pas oubliés comme cet enclos avec ses moutons au bas des villages hauts perchés !
Ces ensembles, pour la plupart encore en place dans les églises slovaques, frappent par leur structure architecturale complexe, l’opulence de leur décor et leurs dimensions exceptionnelles…
…Qui surprennent par rapport aux proportions habituelles de ce type d’œuvre car les statues et les panneaux peints de ces retables sont bien souvent plus grands que nature
Carrefour commercial au XVe siècle, la Slovaquie avec sa noblesse hongroise et ses marchands allemands est à la croisée d’influences variées venant de toute l’Europe
Les personnages de l’histoire sainte, fort proches du style de la peinture germanique…
…Bien campés dans leur individualité se détachent sur un fond doré, survivance du gothique international
Quelques détails puérils ou insolites m’ont bien amusée comme ce personnage (repeint ? ) évoquant un reitre qui serait plus à l’aise au XIXe siècle avec sa moustache, son casque à pointe et ses boutons dorés !
L’art de cette région doit beaucoup aux œuvres et aux artistes des pays germaniques limitrophes, comme la figure de cette Vierge, venant d’un retable démembré, proche du style renaissant allemand, qui contraste fortement avec le fond d’un panneau de bois travaillé de motifs en reliefs dits de brocard doré
Des artistes originaux arrivent cependant à développer une création particulièrement brillante …
…Leurs œuvres manifestent un certain idéalisme, mais se démarquent toutefois par un sens nouveau du mouvement et de la monumentalité
Les objets d’orfèvrerie, les chartes et les beaux manuscrits enluminés donnent également un aperçu de l’intensité et de l’étendue de l’activité artistique
Leurs dimensions, leur exubérance et la qualité de leur décor prouvent assez la richesse culturelle de la Slovaquie à cette époque
L’exposition se terminera le 10 janvier 2011…Il reste du temps pour aller admirer ces chefs d’œuvre !
Le musée Cluny où avait lieu cette exposition sera le prétexte du prochain article
Merci pour cette nouvelle visite, j’avoue avoir un faible pour les visages, celui de la vierge en particulier, et pour les détails plus insolites!
Et sur l’antiphonaire, un motif que j’aimerais broder…
Les manuscrits enluminés fourmillent de détails d’une telle élégance décorative que j’ai toujours pensé aussi à des modèles potentiels de broderie..
.Hélas, dans les expos, la plupart du temps, pour ne pas abîmer leur fragile reliure, les livres sont présentés à moitié fermés, sans source de lumière directe et dans le fond des vitrines…aussi on ne voit rien ! Je comprends bien la préservation indispensable de tels trésors mais pourquoi la muséologie moderne, qui ne doit pas rencontrer trop de problèmes financiers, au vu de la scénographie des expos, ne présente pas à côté des manuscrits, des photographies agrandies de ces miniatures…comme cela se fait déjà pour des œuvres que l’on voit très bien à l’œil nu ? Problème d’esthétique ?
Dans cet expo sur la Slovaquie, les miniatures venant de lives démembrés étaient exposées sur un mur mais avec une lumière si chiche …que j’ai raté pas mal de photos !
Cluny est un souvenir très très ancien. Ce qui m’en reste ; Les tapisseries de la Dame à la licorne. Ce n’est pas beaucoup vous diriez, la mémoire ne demande qu’à être rafraîchie.
Bien sûr…LA Dame à la Licorne nouvellement mieux exposée…A revoir, c’est certain !