Balade d’automne dans le Vexin
L’exposition « Hiramatsu – Le bassin aux nymphéas – Hommage à Monet » se déroulait au Musée des Impressionnismes à Giverny…
…musée nouvellement créé et installé dans le bâtiment du défunt Musée d’Art Américain qui organisa des rétrospectives fort intéressantes, comme celle consacrée, à l’aide de photos anciennes, à la re-découverte des paysages des États-Unis au XIXe siècle, qui m’avait passionnée
Le Musée des Impressionnismes se consacre, par des expositions thématiques, au mouvement pictural de l’Impressionnisme, à son esthétique et à son influence sur l’art contemporain
Le jardin de ce musée est fort agréable, abondamment fleuri, avec des bancs pour le repos sous des tonnelles ombragées et prolonge idéalement le jardin voisin de Claude Monet
L’exposition avait comme thème les jeux de lumière sur l’eau, et bien sûr celui de l’étang aux nymphéas, sujet de prédilection de Claude Monet, tout en mettant en exergue l’influence de l’art japonais sur les peintres impressionnistes
Hiramatsu Reiji, peintre de « Nihon-ga », peinture traditionnelle japonaise, s’attache depuis une vingtaine d’années à saisir l’attirance, l’état d’esprit et le regard de Monet dans sa réinterprétation de l’art japonais
Mais loin de réaliser des copies des nymphéas, Hiramatsu Reiji crée une œuvre personnelle en employant des procédés et des matériaux différents propres à la peinture Nihon-ga : pigments naturels, minéraux, encre de Chine, nacre, feuilles d’or et d’argent, eau et colle animale
L’exposition confrontait donc deux approches de la beauté plastique ayant comme point commun la sensibilité à la nature et aux variations de la lumière sur l’eau
Une grande liberté de composition émane des peintures de Hiramatsu, mais les motifs accentués par des contours précis s’éloignent des taches colorées déposées par Monet sur ses toiles
Si un recul s’avère nécessaire pour apprécier les formes et les subtilités du peintre de Giverny, il est fascinant de détailler de près la délicatesse et le raffinement du travail sur les grands paravents du maître japonais
Si Monet cherchait inlassablement à saisir la fugacité de la lumière et les reflets du ciel sur son miroir d’eau, Hiramatsu avec sa propre sensibilité d’artiste japonais propose une version plus décorative où l’absence de perspective et une surabondance dans l’ornementation, donne naissance à des nymphéas d’un nouveau genre
Les matériaux de la peinture Nihon-ga ne peuvent être mélangés comme les couleurs d’une palette occidentale mais sont appliquées une à une en superpositions soignées afin d’obtenir des couleurs fines et profondes
Les contours des motifs peints à l’encre de Chine, reçoivent ensuite les couleurs minérales plus ou moins vives, les effets de lumière sont souvent transcrits en application de feuilles d’or
Les nymphéas dans les peintures de Hiramatsu s’accompagnent souvent de pétales de fleurs de cerisiers aux délicates teintes de blanc poudrées de rose peintes avec du « Gofun » nacre de coquillages réduite en poudre
Hiramatsu reste fidèle aux supports traditionnels de la peinture japonaise en décorant de grands paravents à plusieurs feuilles avec une extraordinaire richesse de coloris et un sens aigu du décor doublés d’une tendance affirmée pour l’abstraction
L’harmonie et la sensibilité qui se dégagent des œuvres de Hiramatsu Reiji sont très présentes dans les détails peints avec un raffinement admirable mais hélas, les photos étant strictement interdites au musée des Impressionnismes, celles illustrant mon propos, issues du visuel destiné à promouvoir l’exposition, ne sont pas les œuvres que j’ai admirées le plus !
Comme c’est beau
et
comme c’est sympathique de nous en faire profiter
un grand merci
Merci beaucoup, mais hélas les quelques photos « officielles » ne donnent qu’un bref aperçu de la maîtrise et du raffinement de cet artiste…Bien sûr rien ne vaut le regard attentif de la visite in situ…mais pour combien de privilégiés ?
une découverte pour moi
je me suis assise avec plaisir à vos côtés sur le petit banc de fer !
@ bientôt
Ah ! ça alors ! Comment avez-vous su, Ella, que j’étais assise sur ce banc ? Mais je vous épargnerais la photo !
Oui c’est vraiment magnifique! si ce que vous montrez n’est pas le meilleur de cet artiste, que doit-il en être du reste !
Merci pour cette belle découverte.Peut être existe-t-il des livres consacrés à Hiramatsu ?Cela ferait un beau cadeau de Noël …
Amitiés fidèles,
Françoise
Merci Françoise, le catalogue d’exposition est en vente en ligne, vous savez chez ce marchand de livres qui est en passe de détrôner tous les libraires de France !
Les photos du catalogue sont belles, mais sans aucun détail, dommage !
Hiramatsu est un artiste exceptionnel, la visite de l’expo était un enchantement
Je pense que je vais commander ce catalogue non pas chez Amazon( honni soit son nom!), mais à la librairie Decitre d’Annecy.Ils sont dégourdis pour trouver ce qu’on veut.
Je vous tiendrai au courant.
Amitiés du lundi,
Françoise
Je suis d’accord avec vous Françoise, encourageons encore les librairies indépendantes !
Chère madame, C’est une découverte pour moi également. C’est magnifique même si les tableaux présentés ne sont pas ceux que vous admirez. Mais, quitte à mettre à mal votre modestie je trouve que vos photos sont également admirables, dignes, en photo, des tableaux que vous présentez : « canal aux eaux dormantes longeant l’abbaye, Au miroir des eaux, Un des petits biefs du canal » du post précédent. MERCI pour ce reportage.
Lors de votre balade, peut-être êtes-vous passés près de Méru,petite ville de nacriers, boutonniers, dominotiers (au passé sulfureux au début du siècle dernier) ? Il y a un petit musée dans une ancienne usine de fabrication de boutons en nacre : le connaissez-vous ? il est intéressant. Dans certaines cours de maison il reste des chutes de coquillages ou des boutons malfaçonnés qui servent de petits cailloux….. Dans les petites villes alentours (Andeville, Sainte Geneviève) les maisons ont gardé cet extension où le père fabriquait les boutons dans la poussière de nacre (même maladie que les mineurs !)(et le froid en hiver !) pendant que la maman, dans sa cuisine, « encartait » les boutons (Mode de Paris) pour un salaire de misère et souvent les enfants les aidaient…… On « fabriquait » également des branches d’éventail en nacre : de véritables artisans-ARTISTES ! Dans le musée de Méru il y a quelques exemplaires admirables….. Ma longue péroraison n’est pas si éloignée de votre horizon car tous ces coquillages viennent de contrées lointaines que sont la Chine, le Japon, la Polynésie française..etc. MERCI encore une fois de nous faire découvrir une « civilisation » extraordinaire que je connais, pour ma part, peu. (je vous l’avais déjà écrit). Je vous lis toujours avec plaisir.
Merci Dany, je suis ravie de faire connaître ce peintre dont j’avais déjà vu quelques tableaux à Paris, il y a quelques années, avant sa découverte de Monet à Giverny, et qui m’avaient déjà enthousiasmée !
Sa technique de Nihon-ga est absolument stupéfiante, mais ce sont des œuvres qu’il faut voir de près, les photos ne donnent aucune idée du relief et de la lumière qui sourd de la superposition des matières minérales, de plus Hiramatsu a un sens inné de la composition et de l’harmonie, on est très loin du style sclérosé que ce genre de peinture véhicule actuellement
Nous avons décidé de nous promener pour admirer les merveilles de l’Oise dans les mois à venir…en allant de ci-de-là…
Vous m’avez donné envie de visiter ce musée à Méru qui m’intéressera j’en suis sûre, et vous en parlez très bien, ce sera une découverte pour moi
Merci Dany de votre courtoisie, mon blog se nourrit de toutes les remarques que l’on veut bien y laisser
Merci de vos photos,commentaires….pour tout ce que vous nous faites découvrir et partager. Moi aussi je vais commander à ma librairie ce catalogue de l’expo, de Hiramatsu :un enchantement, du rêve, de la poésie….ce qui nous manque tellement aujourd’hui dans les créations artistiques et littéraires.
Fidèles amitiés. Françoise (de Lyon)
Oui, Françoise, je partage votre sentiment, je retiens longtemps en mémoire les expositions qui m’ont passionnée, en général celles qui m’ouvrent une porte enchantée hors du quotidien pour m’évader, loin des basses préoccupations des médias pour une actualité dérisoire