Voyage de printemps à Kyôto
Japon – Printemps 2014 – Kyôto – Heian Jingû
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Notre après-midi ensoleillé en ce jour du début avril ayant été consacré à la déambulation en toute quiétude dans les jardins de Heian Jingû …
…nous quittâmes le sanctuaire, avec le même petit regret à chaque fois, de n’avoir pas la possibilité de goûter à ce que de généreux producteurs de saké offrent aux Kami, lesquels, comme on le sait si bien, affectionnent fort cet élixir des dieux!
Il fallait bien quitter cet espace sacré et regagner la ville en cette fin d’après-midi en courbant la tête de nouveau sous l’impressionnant Torii rouge…
…pendant que la lumière déclinante commençait à noyer les contours de la montagne de l’Est
Une séance photos pour laquelle posaient de ravissantes jeunes femmes en kimono nous a passablement surpris en raison du cadre choisi …
…en pleine rue avec comme décor naturel le spectaculaire Torii certes… mais que dire d’une circulation automobile incessante pas spécialement idéale pour obtenir des photos glamour !
Le décor des kimonos correspondait à la saison, les motifs fleuris conjuguées aux décors géométriques et les teintes acidulées évoquaient parfaitement les couleurs du printemps
Grands et petits motifs fleuris dont les fleurs obligées de sakura, fleurs de cerisiers peintes vigoureusement sur un fond de rayures jaunes et bleues dont l’accord audacieux n’est pourtant pas dissonant
A proximité immédiate du Heian Jingû, se dresse au milieu d’un parc planté de cerisiers blancs, le Musée municipal de Kyôto dont le fond est consacré entre autres aux peinture modernes et contemporaines japonaises
Le musée édifié en 1933, ne sacrifie pourtant pas au style Art Déco, si fréquent dans les bâtiments officiels construits dans les années 1930-1940 mais guigne vers une époque antérieure de plusieurs décennies
Son style de construction est beaucoup plus représentatif de l’ère Meiji au moment où le Japon, à la fin du XIXe siècle, adoptait les codes alors en vigueur de l’architecture européenne
Architecture dont les piliers massifs, la brique rouge et les parements de marbre omniprésents inspirés de l’Occident s’harmonisent avec nombre de détails soignés de goût typiquement japonais, luminaires et ferrures décoratives animant les portes des différents passages
Le musée en ce début avril avait organisé une exposition temporaire de peintures Nihon-ga issues de ses collections permanentes, dont le thème « Femmes rêvant à l’amour » mettait en scène des Bijin, des belles femmes, sujets constants de la peinture Nihon-ga depuis l’époque Meiji jusqu’à nos jours
Quelques notions sur le style Nihon-ga
Des œuvres bien moins connues de Uemura Shôen (1874-1949) qui voisinaient avec celles de son maître Takeuchi Seihô (1864-1942) suggéraient les émois amoureux de jeunes femmes dans une atmosphère de poésie tendre et rêveuse
Uemura Shôen, artiste que j’apprécie énormément, exposa très tôt dans divers salons artistiques de premier plan puis fut nommée au rang d’Artiste de la Cour et fut la première femme décorée de l’Ordre de la Culture en 1947; ses fils et petit-fils également peintres de Nihon-ga ont exposé leurs œuvres à Paris il y a une vingtaine d’années
Takeuchi Seihô, voyagea en Europe au début du XXe siècle et subit l’influence de la peinture occidentale, notamment de la perspective, qu’il appliqua à ses peintures de style japonais sur paravent et Fusuma, cloisons mobiles séparant les différentes pièces des habitations
Petit clin d’œil, en sortant de l’exposition, d’une affiche placardée dans la rue invitant à un spectacle de danse traditionnelle donné par les Maiko, les apprenties Geisha du quartier de Gion, reproduction d’une peinture Nihon-ga contemporaine dont le thème charmant évoque la beauté de la femme japonaise et la saison printanière
Si les cerisiers blancs agrémentant les rives de la Shirakawa se teintaient de rose au soleil couchant…
…un peu plus loin, la nature du bord de l’eau reprenait quelque peu ses droits …
….mais passé un énième pont manquant tout à fait de romantisme…
…un détour dans une rue parallèle nous ramenait dans la vie réelle et dans la densité des habitations d’un quartier ordinaire de Kyôto…
…avec ses enseignes alléchantes pour nous qui restons des gourmands invétérés !
Heureusement, nous sommes à Kyôto et à force d’emprunter nombre de petites rues au hasard de la promenade, il est fatal de tomber sur des vestiges historiques !
Deux belles maisons typiques de l’époque Meiji et bien restaurées évoquaient encore le digne passé de l’ancienne capitale, surtout quand l’une d’elles est reconvertie en un petit musée exposant des vases et autres pièces en cloisonné d’un artiste du début du XXe siècle
Nous sommes arrivés hélas trop tard, au moment de la fermeture du musée, les musées ferment leur porte très tôt au Japon, mais le conservateur, un homme tout à fait charmant ! sorti à ce moment n’a pas manqué de nous saluer courtoisement en se confondant en excuses pour ce contretemps très fâcheux ! Un exemple parmi tant d’autres de la politesse japonaise !
La journée s’achevait dans un grand magasin destiné aux passionnés de photos, où le choix pléthorique d’appareils divers et variés m’aura laissé complètement ahurie !
Les grandes balades ne nous laissent que rarement la possibilité de faire nous mêmes la cuisine, aussi n’avons-nous pas boudé notre plaisir en dégustant sashimi et sushi tous frais venus du traiteur voisin, accompagnés d’un bon saké, quand même ! pour nous remettre des fatigues de la journée
Loin du Japon, le prochain article parlera aussi de gourmandise
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Japon – Printemps 2014 – Kyôto – Heian Jingû :
I Heian Jingû – I –
II Heian Jingû – II –
III Les jardins du Heian Jingû – III –
IVAutour de Heian Jingû – IV
Encore une belle visite avec le petit quelque chose qui n’a pas l’oeil quelques fois « voyeur » du touriste lambda ..
Et la derniere photo il est 9h30 et je salive en voyant les sushis et autres
Encore merci de nous faire partager ce voyage
Merci Arlette, de me suivre encore en voyage…
Nous partageons donc la même aversion pour les photos indiscrètes et « volées » qui font les beaux jours du Net, et sont avidement recherchées par les voyeurs
Combien de fois ai-je vu des touristes venir photographier des gens sous leur nez ? évidemment les enfants sont si mignons et les Japonais si complaisants, croit-on …
Les jeunes femmes en kimono de mon article posaient comme mannequins et m’ont accordé leurs sourires
Bonjour chère Marie Claude.
Je retrouve ce poste dans l’adresse mail d’un ami céramiste japonais. Allez savoir pourquoi il a atterri là.
Vous m’en mettez avec bonheur plein la vue. Comme c’est beau !
Vraiment je me demande si je ne vais pas retourner au japon à la place de la Chine. Je me fais cette réflexion à chacun de vos postes.
Surtout, je ne sais pourquoi, je n’ai pas trop envie d’aller en Chine seule, et ma copine voyageuse n’a pas envie d’aller en Chine. Au Japon, il est possible de voyager seule sans problème. On verra. Avant, je vais aller en Argentine pour un stage de tango !
Kyoto la merveille. J’ai aussi eu le bonheur de me perdre dans les rues. Vos photos donnent vraiment envie d’y retourner.
Le motif sur la ceinture pliée du kimono, me fait penser au tye and dye de Jaipur.
Je vous embrasse.
Béatrice de Lausanne, en suisse.
Chère Béatrice, le choix est en effet cornélien ! La Chine doit être assurément passionnante à visiter mais l’incroyable pollution des villes et une nourriture peu sûre me feraient bien hésiter…