Paris – Mona Bismarck -American Center – 2010
L’exposition avait lieu de juin à la mi-août 2010 à la « Mona Bismarck-American Center »
…Dans un immeuble cossu du XVIe arrondissement, tout près de trois grands musées, tout cela tenant dans un mouchoir de poche !
Dans le bel hôtel particulier parisien de Mona Bismarck, la femme aux cinq maris et « L’égérie de la bonne société new-yorkaise » dans les années 1930
Pendant l’Antiquité et le Moyen Age, pour fermer et ouvrir son vêtement, on avait recours au lacet, à la fibule ou au fermail avant que les premiers boutons en métal ne commencent à les remplacer
Le XVIIIe siècle est la grande époque du bouton avec beaucoup de créativité, de savoir-faire et de variété
En 1789, la réclame d’une boutique du Palais Royal, haut lieu de la mode dans cette fin du XVIIIe siècle, vantait ses boutons-bijoux or et argent, boutons peints de sujets historiques, boutons en émail peints de sujets antiques et boutons d’acier anglais et d’agate italiens….
…Et ses nouveaux boutons à « diamants-cailloux » qui prendront bientôt le nom de leur inventeur : les strass !
Sous la monarchie, on affiche ses convictions royalistes…
…Et son adhésion à l’avancement du progrès
…Tandis que les symboles de la Révolution s’arborent sur tous les accessoires à la mode
De grands thèmes comme la vie, l’amour ou la mort sont source d’inspiration…
…Conformément aux idées du Siècle des Lumières, influence des libertins…
…Ou des philosophes
Les boutons, bien que petits par nature, montrent une très grande variété de formes, de couleurs et de matières
Au XVIIIe siècle, la nacre est travaillée avec la finesse d’une dentelle…
…et associée à d’autres matières comme les pierres du Rhin, l’acier ou le cristal
Ces boutons pour les habits à la française sont assez grands 30 à 40 mm, mais on les trouve aussi avec d’infinies variations de taille
Les boutons en acier découpés, martelés, striés ou bleuis, rendus très brillants sont à la mode à la fin du XVIIIe siècle, leur aspect spectaculaire et leur grand nombre sur les vêtements suscitent bien des commentaires ironiques
L’apparition du bouton a vite dépassé le stade utile pour devenir un ornement, voire une œuvre d’art…
…Et ils reflètent fidèlement les idées et l’art de leur époque
Évidemment les boutons d’artistes sont très éloignés de ceux utilisés au quotidien
Le bouton a particulièrement attiré les artistes, surtout quant il s’agissait de faire un travail « alimentaire » pour les riches collectionneurs
Des nouvelles techniques et matières comme la mosaïque, l’émail ou la porcelaine sont aussi utilisées pour la fabrication de boutons
Boutons en porcelaine de style anglais, aux motifs typiques inspirés des manufactures de Paris, Jouy, ou encore Sèvres, Mennecy et Meissen
Des boutons peints en série sur verre laissant libre cours à l’imagination quelque peu fantaisiste des artistes !
Les boutons toujours témoins de leur temps…et des grandes découvertes comme le premier voyage en montgolfière en 1780…
…Ou les écrits et les travaux de Buffon au Jardin des Plantes qui ravivent l’intérêt de ses contemporains pour l’histoire naturelle à laquelle on rend hommage en créant des boutons à inclusions de graines, d’herbes, d’insectes et de plumes
Les peintures de paysages sont très recherchées…
…On réalise des miniatures d’après les grands maîtres du passé….
…En restituant une atmosphère élégiaque admirable sur de si petites surfaces
Des vêtements de l’époque ayant gardé leurs boutons sont assez rares…
…Surtout quand ceux-ci sont si originaux
Les splendides boutons commémorant la Révolution américaine sont fort recherchés …
…Des boutons américains en l’honneur de Washington et de La Fayette…
…Aux étincelants boutons français évoquant la participation des troupes françaises à la guerre d’Indépendance américaine
Ils voisinent avec les boutons américains historiques, portés en l’honneur de l’investiture de Washington en 1789
Les panneaux explicatifs dans l’exposition m’ont aidé pour les légendes des photos
Beaucoup d’éclairage direct sur les vitrines ne donnent pas des photos de qualité, rien ne vaut la visite in situ…
L’exposition des boutons des XIXe et XXe siècles est à suivre…