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Hase Kannon (Nom plus usité) – Première partie –
La ville de Kamakura au prestigieux passé historique est fertile en divers temples bouddhistes
Si la porte d’entrée est assez modeste pour un temple renommé, elle se signale par l’exhibition d’une énorme lanterne de papier rouge sur laquelle se détache le nom du complexe bouddhique !
Nous choisîmes de visiter Hase Dera car du haut de sa haute colline, il ménage une vue imprenable sur la plage très célèbre de Kamakura, dans la baie de Sagami !
Les yeux levés devant la porte d’entrée du temple … là où un pin vénérable lui vole la vedette !
La visite débuta sur un chemin verdoyant séparant deux petits étangs
L’un des étangs est alimenté par une petite cascade
Un bassin reproduit la forme de Manji (svastika) la croix gammée, figure universelle mais reprise par le bouddhisme comme symbole identitaire
Sous les frondaisons, une triade charmante de Jizô Bosatsu dont l’attitude groupée symbolise les liens de l’affection
Diverses lanternes de pierre s’échelonnent le long du parcours parmi la végétation foisonnante du printemps
Les jardins abritent une myriade de statuettes de Jizô Bosatsu de toutes tailles offertes par les fidèles
Le temple est renommé pour en exposer plus d’un millier !
Une telle abondance de représentations de Jizô sama symbolise la multitude de ses bienfaits et toutes ses actions salvatrices
La statue de Jizô sur laquelle les fidèles versent de l’eau lustrale est sensée purifier leur esprit ou encore optimiser les souhaits émis
Il est possible de rafraîchir ainsi Jizô sama pendant une grosse chaleur ou encore de façon symbolique implorer par ce geste une pluie en cas de sécheresse
Le temple Hase Kannon est d’obédience Jôdo Shû (L’école de la Terre pure) doctrine affirmant qu’une foi sincère dans la miséricorde d’Amida, le « Bouddha de la Lumière infinie » sauverait les hommes des périls des Enfers et les délivrerait du cycle inévitable des renaissances
Le Hondô (bâtiment principal) fut reconstruit après avoir subi les dommages provoqués par le grand tremblement du Kantô de 1923, mais les travaux ne furent achevés qu’en 1985
L’architecture des toits recouverts de tuiles a emprunté le style habituel des temples bouddhistes de l’obédience zen
Dans cette architecture Wayô typiquement japonaise, les poutres de soutènement traversent habituellement les colonnes et si les extrémités des solives se croisent au-delà de l’angle du bâtiment c’est pour faciliter et soutenir également la courbure relevée des extrémités des toits
Kannon sama est le Bosatsu accompagnant toujours Amida Nyorai lors de sa descente sur terre
Très populaire au Japon comme personnification de la miséricorde, cette figure du panthéon bouddhiste fait l’objet d’une multitude de représentations
L’histoire (presque) officielle affirme qu’au VIIIe siècle, dans le tronc d’un arbre sacré, deux sculpteurs œuvrèrent sur deux statues de Kannon
L’une fut donné au temple de Hase Dera dans la préfecture de Nara
L’autre, suivant la coutume de doter une statue d’âme lors de son achèvement fut, selon la légende, jetée à la mer afin d’apporter de la compassion dans un autre lieu, pour d’autres humains, resurgit après 15 ans dans la baie de Kamakura où un temple, ce Hase Dera de Kamakura, lui fut consacré
La statue de Kannon Bosatsu de 9,18 mètres, figurant parmi les plus grandes statues de bois au Japon, entièrement recouverte de feuilles d’or est supposée datée du VIIIe siècle
A vrai dire les deux statues sont différentes, très restaurées au fil des siècles, leur date de création est même peu convaincante !
Jizô dô – Bâtiment consacré à Jizô sama, soit une énième effigie du Bosatsu !
Grande statue dorée moderne mais d’une facture d’inspiration classique
Près du Kannon dô se dressent sur une esplanade quelques statues obligées du panthéon bouddhique
Pavillon chargé d’accueillir les fidèles pour le Shakyô, copie des sûtras (écrits religieux) afin d’accumuler les bonnes actions, clefs pour gagner plus aisément le Paradis !
Kyôzô est un pavillon abritant une bibliothèque d’écrits bouddhiques
La bibliothèque tournante contenant les sûtras est typique des aménagements du bouddhisme Zen
Les copies des sûtras des fidèles se rangent sur les rayonnages le long des murs
Tous les 18 de chaque mois, le jour consacré à Kannon sama, faire pivoter une fois la bibliothèque tournante renfermant les sûtras originels, permet d’acquérir autant de mérites qu’une lecture intégrale de son contenu !
Une pause…avant de gravir la colline dans le prochain article