De Tokyo à Nihonmatsu

Voyage d’automne à Nihonmatsu

Japon – Voyage d’automne 2012
autre articles : I | II | III | IV | V | VI |

Las de goûter au semblant de cuisine russe servie à bord des avions de la compagnie Aeroflot, réputée au demeurant pour ses pilotes, des as de l’atterrissage en douceur ! nous avions hâte de prendre le Shinkansen (train à grande vitesse) pour pouvoir, sans remords, nous offrir à la gare de Tokyo des OBento à notre goût !

Salsifis, croquettes de poulet, tempura de crevettes et de légumes, omelette…

Même si ce n’est pas toujours très fameux, en ouvrant notre boîte-déjeuner…

Petits paquets précieux enfermant des boulettes de riz agrémenté de diverses viandes rôties

…nous savons que nous sommes enfin arrivés au Japon !

La campagne dans le Tôhoku encore bien verte en cette fin octobre – Vue du Shinkansen

De Tokyo, en 3 H 30 nous nous rendons à Nihonmatsu, petite ville de la préfecture de Fukushima dans le Tôhoku où habite une partie de ma famille japonaise

Au petit matin, derrière la maison, la petite rivière de Nihonmatsu longeant la voie ferrée

Le centre ville assoupi, dépourvu du moindre charme aligne ses magasins bien désuets qui donnent l’impression que le temps s’est définitivement arrêté aux années 1970

Paysage de béton commun à beaucoup de villes japonaises (même à Kyoto !)

Dans cette petite ville, pas de magasins de prêt-à-porter masculin digne de ce nom, aussi ma belle-sœur et son mari continuent à exercer leur métier de tailleur dans leur petit atelier familial

Le magasin côté clientèle

Ma belle-sœur et son mari travaillaient beaucoup avec la clientèle des nombreux Onsen (établissement thermal en général fort apprécié des Japonais) qu’abrite la région mais le marasme économique qui touche le Tôhoku, surtout après les évènements de mars 2011, amène peu à peu ces entreprises en majorité familiales à déposer le bilan

Lainages destinés aux costumes masculins

Cette situation de désertification de la région est durement ressentie par tous, les plus âgés ayant abandonné en désespoir de cause les espérances contenues dans les promesses électorales des candidats affiliés au parti du gouvernement

Une des machines à coudre industrielles…mais à pédale !

Le travail reste très artisanal dans l’atelier de confection qui jouxte le petit magasin, mais pourtant il reste bien équipé de machines à coudre performantes même si la préférence de ces tailleurs chevronnés est donné à la pédale afin de garder la maîtrise du geste pour une précision parfaite des coutures

Patrons aux mesures des clients soigneusement préservés

J’ai fureté avec délices dans l’atelier où les tissus, les fils et les accessoires et tous les petits détails me parlaient de façon plaisante d’une passion commune pour les textiles

Une des pelote à épingles faites maison

Un petit jardin agrémenté de belles pierres et d’arbres fruitiers mène à la maison d’habitation derrière l’atelier

Le petit jardin de transition

Les mandariniers du jardin en cet automne croulaient sous les fruits

Mikan – Variété japonaise de mandarine par une journée ensoleillée d’automne

La maison de style traditionnel est bien vieille, et les tremblements de terre à répétition de l’année dernière ont beaucoup ébranlé sa structure, en témoin des lézardes qui craquèlent les murs, des portes qui ne trouvent plus leurs gonds et des fenêtres qui restent perpétuellement entrebâillées

Le confort moderne n’a pas encore pénétré dans cette maison, et le chauffage se résume en tout et pour tout à un Kotatsu dans la pièce principale !

Pour se réchauffer, rien de tel que de se glisser sous le Kotatsu !

Le Kotatsu est une structure en tubes métalliques posé sur le sol où se fixe un appareil électrique à résistance, le tout est recouvert d’un épais tapis de table matelassé s’étalant largement sur les tatamis et sur lequel on pose un plateau en guise de table à tout faire

Pour bénéficier de la douce chaleur, quand on est assis sur les Zabuton (coussins de sol) on glisse les jambes sous le tapis…et on ferme soigneusement les Fusuma (cloisons faites de papier monté sur un châssis de bois)

Semblable à nos feux de cheminées, on a chaud devant quant au dos…pour les frileux il est sage de prévoir une petite laine !

Le petit chien de la maison a tout compris, Pocha passe toutes ses journées sous le Kotatsu !

Ma  belle-sœur est fine cuisinière et passe beaucoup de temps dans sa cuisine, elle n’a pas recours aux plats tout préparés, à la grande satisfaction des gourmands que nous sommes !

Légume d’automne, le potiron cuisiné à la japonaise

La maison est petite, les accessoires divers et variés nécessaires à la vie quotidienne envahissent l’espace, comme dans bon nombre d’habitations japonaises exigües où j’ai été invitée sans façons

L’encombrement inévitable des habitations populaires fournit une raison pour laquelle la plupart des Japonais n’osent convier des visiteurs chez eux, les réunions se déroulant en principe au restaurant dont le choix, partout, est immense !

Depuis des années, un de mes anciens quilts « Nine patch et toile de Jouy » agrémente le quotidien

Ce mode de vie modeste est encore très courant partout au Japon, petit exemple destiné à battre en brèche les idées reçues véhiculées par les beaux magazines de décoration !

Le prochain article : Nihonmatsu et les vestiges de son château tombés dans les chrysanthèmes !
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Japon – Voyage d’automne 2012 :

I – De Tokyo à Nihonmatsu
II – Nihonmatsu – Le festival des chrysanthèmes
III – Nihonmatsu – Le château
IV – Autour du château de Nihonmatsu
V – De Niigata à Aizu-Wakamatsu
VI Aizu Momen – Les tissus à rayures d’Aizu