De Fukushima à Nagano – Voyage d’hiver en train dans les Alpes japonaises – VI –
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Pour poursuivre le voyage, il nous fallait rattraper la Tadami sen au-delà de la portion de voie fermée et de son pont écroulé, victime des violentes pluies amenées par un typhon à l’été de 2011
Tadami sen – Journée ensoleillée sur l’itinéraire de remplacement
Le trajet de remplacement se fit donc encore par autocar qui, en 50 minutes sur une route partiellement déneigée, nous mena jusqu’à la gare de Tadami …
Tadami eki – « Notre » train à disposition !
…afin de reprendre le train local, composé seulement cette fois de deux wagons, jusqu’à Koide au terminus
Gare de Tadami – « Notre » chef de train s’apprête à prendre son service
Les Japonais ont la passion de classer les beautés de leur pays ! Peu de choses y échappe…Ainsi Adatara san suivi de Bandai san, au début du parcours font partie des 100 plus belles montagnes du Japon, la gare d’Aizu Kawaguchi elle, rentre dans la catégorie des 100 gares intéressantes du Tôhoku…
Tadami sen – « Miroir, beau miroir … » Le pont et la rivière Tadami
…et la Tadami sen se classe parmi les trois plus beaux parcours ferroviaires au milieu de paysages enneigés !
Tadami sen – Des rayons de soleil se faufilent entre les défilés montagneux
Les autorités de la région d’Aizu aimeraient que la ligne de Tadami devienne un circuit touristique de premier plan, afin d’apporter un peu plus de dynamisme à la région
La Tadami gawa cisèle le pied des montagnes
Depuis quelque temps, pendant un seul week-end du mois de novembre, un antique train à vapeur reprend du service pour un trajet touristique d’admiration des couleurs flamboyantes de l’automne
Tadami sen – Gigantesques froissements des massifs montagneux
Cette région rurale de la préfecture de Fukushima que parcours la ligne Tadami abonde en flore exceptionnelle dans des paysages préservés riches en sources naturelles et en Onsen, les sources d’eau chaudes thermales qu’affectionnent tous les Japonais pour des moments de détente
Tadami sen – Village niché dans un méandre de la rivière
Les Onsen foisonnent tout au long du parcours
Mais les installations touristiques, Ryokan, auberges traditionnelles et Minshuku, chambres d’hôtes ne présentent pas le confort actuellement recherché, et vivre en pleine nature, assez loin des tentations de la société de consommation, reste peu attrayant pour les citadins pressés
Tadami sen – Une passerelle plutôt destinée aux intrépides !
La nostalgie d’une époque passée attire normalement bon nombre de touristes mais la vie quotidienne qui semble ici s’être arrêtée au milieu des années 1960 et les maigres traces historiques ne sont pas assez séduisantes pour que des visiteurs trouvent bon de séjourner au fin fond des campagnes !
Vêtements traditionnels paysans teints en indigo et portés jusqu’aux années 1960
Vestes surpiquées en Sashiko et Obi tissés à rayures
Pendant les longs mois d’hiver, la région sommeille sous la neige, les villageois s’appliquent à la conservation des ressources, légumes et fruits, que procure la nature et s’adonnent à de nombreuses activités d’artisanat fabriquant notamment de très beaux paniers proposés ensuite à la vente sur les marchés
Matatabi – Vanneries exploitant une plante ligneuse originaire de ces contrées montagneuses
Grâce aux innombrables sources d’eau pure, les Soba, les nouilles de sarrasin sont confectionnées manuellement un peu partout et restent une spécialité renommée de la région
Le parcours restant en train fut consacré à admirer les jeux de lumière sur les pics enneigés …
Course rapide de la rivière Tadami avec notre train !
…et sur la profondeur saisissante d’une gorge au moment où le train empruntait la voie sur un pont de fer suspendu au-dessus du vide
Passerelle de fer au-dessus des eaux bouillonnantes de la Tadami gawa
Nous nous amusâmes à traquer les tours et les détours de la rivière Tadami dont les eaux de couleur vert turquoise sortant en torrent de dessous la montagne, charriaient des blocs de glace
La Tadami gawa se fraye un chemin entre les massifs rocheux
Ailleurs, des bras de rivière s’étendaient et prenaient possession de l’étendue étroite d’une plaine entre des ravins
La Tadami gawa prend possession de la vallée
De nombreux ruisselets sourçant des flancs montagneux forçaient les amas de neige à amorcer une retraite
Les ruisseaux viennent grossir la rivière Tadami
Les vallées étroites abritent des petites bourgades pétrifiées dont les habitats disparaissent sous un amoncellement neigeux
Tadami sen – Grand toit pentu des pays de neige comme coiffe de protection
Les constructions n’ont pas de style bien défini, anciennes bâtisses construites en bois ou maisons plus récentes…
Tadami sen – Toute en bois et hermétiquement close
…elles surgissent souvent isolées et silencieuses au détour de la voie ferrée
Tadami sen – Malgré les palissades de bois, la neige monte à l’assaut d’un pavillon
Vite aperçues depuis le train, elles s’effacent rapidement au profit des paysages blancs entrecoupés de forêts noires qui les supplantent et se succèdent en fuyant à leur tour
Tadami sen – Comme protégée par des couches successives de coton, la maison arbore un toit de tuiles, luxe suffisamment rare dans la région pour ne pas passer inaperçu
Entre les scènes sans cesse renouvelées qu’offre la nature inviolée sous sa couche neigeuse, les petits gares s’égrènent tout le long du parcours, le plus souvent de simples cabanes de bois au débouché d’un quai où personne ne monte ni ne descend
Tadami sen – Gare de Yabukami
Presque un Log Cabin ! abritant seulement une machine de déneigement
Le tapis de « la gare » prouve le sens inné des Japonais pour la propreté !
A un moment du parcours, le conducteur signala même que les passagers de la voiture de queue n’avaient pas la possibilité, vu l’étroitesse du quai, de descendre du train !
Nous supposâmes que les habitués de la ligne savaient prendre leurs précautions !
Tadami sen – Gare de Kamijô
Le rustique en tôles ondulées est assez fréquent sur la ligne Tadami !
Les deux wagons du train étaient d’ailleurs exempts de passagers sauf les deux originaux, voyageurs occasionnels, qui occupaient un wagon tout à leur aise !
Tadami sen – « Notre » wagon personnel !
La ligne Tadami quitte vers la fin de son parcours la préfecture de Fukushima pour continuer dans celle de Niigata, les petites gares à ce moment offrent des arrêts commodes débouchant sur des routes menant aux stations d’altitude et aux pistes de ski
Tadami sen – Les derniers feux du soleil rosissent les sommets
L’atmosphère cristalline de la journée nous avait ménagé une belle lumière, le soleil déclinant au-dessus des montagnes s’accompagna de pans de brume qui noyèrent peu à peu le paysage
Tadami sen – Les conifères au garde-à-vous s’assombrissent en fin d’après-midi
Nous arrivâmes au terminus, dans la gare engourdie par un froid glacial de Koide en fin d’après midi, avec du retard, exception notable au Japon où les trains arrivent toujours à l’heure et le plus souvent à la seconde près !
Terminus : Koide ! Son froid polaire, ses couches de neige et ses courants d’air réfrigérants !
Ce fut une course de vitesse pour sauter dans un nouveau train local chargé de nous emmener à Urasa, une gare d’arrêt du Shinkansen, le train à grande vitesse que nous prîmes à la minute près et avec soulagement jusqu’à Takasaki !
Arrivée du Shinkansen en gare de Takasaki
Après 40 minutes de voyage, nous eûmes le temps d’acheter en gare de Takasaki notre repas du soir …
Eki bentô – O-Bentô de la gare
Jôshû maetake bentô, spécialité aux champignons de la région
…avant de nous installer de nouveau dans un autre Shinkansen qui en 50 minutes nous emmena à Nakano en plein cœur des Alpes japonaises
Eki bentô – Riz semi-complet, poulet, crevettes et champignons de la forêt
Daruma bentô – O-Bentô dans une boite-tirelire à l’effigie de Daruma
Le sage indien initiateur d’une secte bouddhique est une figure très populaire au Japon
Mais notre périple ne s’arrêtait toutefois pas encore là, un énième train local nous transporta, c’était notre huitième train en deux jours ! la nuit tombée, de Nagano à Matsumoto, but de notre voyage afin de faire la connaissance d’un certain corbeau noir…
Matsumoto – Karasu jô, le corbeau noir
…Sa visite détaillée sera le prétexte d’un article à venir dans quelque temps…
NB : Au moment où je publie cette dernière chronique de voyage, Mayumi san du Guest House Toaru yado m’écrit que depuis une semaine, elle doit repousser la neige, plus de deux mètres quotidiens devant sa maison
Le parcours de la Tadami sen est actuellement perturbé, voire, le 9 février, complètement arrêté pour la même raison…et le dégel n’arrive qu’au mois de mai !
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Japon – Printemps 2014 Voyage d’hiver en train dans les Alpes japonaises :
I – Tadami sen
II – Shôwa mura
III – Minshuku à Shôwa mura
IV – Karamushi à Shôwa mura
V – Un restaurant populaire à Kaneyama
VI – Fin du voyage