Chôchin Matsuri – Des lanternes pour la fête

Quilt en tissus japonais contemporains

Chôchin Matsuri – Des lanternes pour la fête – 148 x 170 cm
Cousu main en 2020 et 2021 – Quilté main en 2021

L’inspiration pour ce quilt provient de la vision féérique des innombrables étagements de lanternes que j’ai eu la chance d’admirer à diverses reprises lors des fêtes estivales partout au Japon

Ainsi le comité des fêtes de la ville de Nihonmatsu, située dans la préfecture de Fukushima, déploie des milliers de lanternes afin d’animer les nuits de lumières captivantes

Chôchin Matsuri – La fête des lanternes à Nihonmatsu dans le quartier Motomachi où réside une partie de ma famille japonaise
Emprunt du cliché gracieusement permis par l‘office de tourisme de Nihonmatsu

Comme toutes les villes du Japon, Nihonmatsu possède son Matsuri, le festival populaire qui se déroule lui, en octobre avec de grands chars supportant des pyramides de lanternes déjà très attrayantes le jour mais fascinantes dès le soir venu

C’est ainsi qu’est célébré la fête des Kami protecteurs du Jinja (sanctuaire shintô) de Nihonmatsu que l’on promène dans des chars brillamment illuminés par des milliers de lanternes ! Les lanternes sont là pour éclairer de façon symbolique le chemin parcouru

140323_029m Japon - Bribes de vie quotidienne dans la préfecture de Fukushima
Nihonmatsu – Asakura chôchin ten (le nom de l’enseigne)
Lanternes destinées au Nihonmatsu Chôchin matsuri, la fête des lanternes, des 4,5 et 6 octobre de chaque année

Les échafaudages de quelques 300 lanternes rondes sur un seul char sont toutes éclairées par environ 1500 bougies

Comme il arrive que des lanternes s’enflamment au contact des lumignons, le fabricant de lampions auquel on fait appel afin de les remplacer passe ses soirées à les changer, il est bien le seul à ne pas profiter de la fête !

Chaque lanterne est fabriquée et décorée à la main, le fabricant y inscrit le nom du donateur à la demande

La forme de bois sert de matrice autour de laquelle on enroule un fil métallique recouvert de Washi, un papier fin et résistant pour obtenir ces Chôchin, ces ravissantes lanternes
Les Okegata, les lanternes à la forme oblongue sont d’un modèle plus traditionnel et se portent au bout d’un bâton

Au mois de juillet 2019, je reçu du Japon avec grand plaisir ! de nouveaux coupons de tissus édités très récemment

Éventail d’étoffes venues enrichir ma collection !

Loin d’être conçues pour le patchwork, ces étoffes de différentes épaisseurs sont plutôt destinées à des ouvrages de couture décorative

En général de grande taille, les motifs aux contours soulignés abondamment de lignes dorées ou argentées me laissèrent quelque peu dubitative sur la façon de les employer découpés en petits morceaux

En cours de montage au début de l’été 2020

Comme j’aime assez les défis ! et après mûre réflexion et quelques essais, je résolus quand même de les utiliser pour interpréter à ma façon le souvenir des lanternes éblouissantes vues au Japon lors de mon dernier voyage

Souvenir des lanternes étagées

J’osai découper alors au hasard des grands motifs que j’assemblai avec des tissus sortis de mes réserves comportant des dessins moins exubérants !

Alternance de motifs de tailles différentes

La forme stylisée de lanterne fut obtenue par des demi-losanges groupés autour d’un centre hexagonal de couleur neutre

Les centres unis sont tous différents

Choisis à dessin unis, les hexagones tous différents complétèrent davantage la gamme colorée de l’ouvrage

Hexagones des centres dans les tons de brun, bleu, vert, violet et bordeaux

Si les tissus se partagent en majorité d’importantes gammes florales, des motifs charmants de jeux d’enfants viennent apporter à l’ouvrage quelques touches attrayantes

Motif de jeux d’enfant

Ces tissus âgés d’un demi-siècle me furent offerts par ma belle-mère récemment disparue

Celle-ci appréciait fort le style de tissus Kawaii (mignon) avec lesquels elle confectionna des petits vêtements pour mes enfants

Charmants petits enfants en kimono

Quelques bribes rescapées d’un très ancien tissu, imprimé au pochoir d’enfants en costume chinois, se chargèrent de compléter ce discret hommage mémoriel

Quelques antiques étoffes dans l’ouvrage

Les blocs étagés sont reliés entre eux par les mêmes losanges bordeaux imprimés de motifs Sashiko

Les losanges de liaison

Le montage du quilt fut plus aisé en cousant les lignes des blocs, assemblés préalablement aux losanges de liaison, en diagonale, l’incrustation des pièces ne présentant guère de difficultés majeures

Couture d’assemblage en diagonale

Je fus à court du tissu mis en œuvre pour les losanges de liaison, aussi les demi-losanges des bords mirent à profit le reste d’une étoffe différente en respectant tout de même la couleur dominante de rouge foncé

La bordure du quilt et un autre petit motif ancien

Le quilt se termine par une étroite bordure verte et fleurie que je souhaitai contrastante avec les demi-blocs du tour

Les demi-losanges du tour et la bordure verte du quilt

Le quilting en fils de différentes couleurs souligne les hexagones des centres et le tour de chaque bloc

Séance de quilting sur mon petit tambour favori

Les couleurs d’un grand métrage d’une cotonnade trouvé dans une brocante ne déparent pas l’ouvrage qu’il double

La doublure en situation

Pendant la séance de photos dans le jardin, un admirateur volant vint longuement prendre ses aises sur l’étoffe ! Nos regards attentifs ne le gênant en rien !

Agréable surprise d’une matinée estivale !

Coudre ce quilt très coloré et festif servit de dérivatif dans une période où l’incertitude sur la destinée humaine occupait, hélas, tous les esprits

Faire des quilts pour lutter contre la morosité !