Quilt en tissus japonais
Ce quilt adopte le bloc connu sous le nom de « Capital T » comme cette majuscule correspond à notre nom de famille, j’ai trouvé amusant de la répéter 313 fois, non que ce chiffre ait une quelconque signification pour nous, c’était juste le nombre à atteindre pour achever le quilt !
Cette fois, mon inspiration doit beaucoup aux rayons des confiseries des supermarchés au Japon !
Des ribambelles de sucreries aux couleurs tape-à-l’oeil alignées en rangs serrés sur des mètres et des mètres de rayonnages…
…Confiseries hautes en couleur pour satisfaire les enfants japonais trop gâtés !
Au moment du « O Bon » au milieu du mois d’août, la grande fête de l’été d’origine bouddhiste, où l’on célèbre les esprits des ancêtres ou plus simplement de nos jours, le culte des morts, les Japonais rentrent, en principe, dans leur région natale pour se rendre en famille au cimetière
De nos jours, cette fête de 2 à 3 jours est plutôt un prétexte pour prendre de courtes vacances ou un peu de repos sans plus d’obligation mémorielle
A cette occasion, les supermarchés regorgent de sucreries, généralement en forme de lotus, destinées à être présentées en offrande sur l’autel familial, sur les tombes ou encore dans les temples bouddhistes
Gâteaux aux couleurs acidulées qui doivent beaucoup à l’industrie chimique mais dont les formes et les coloris fascinent toujours autant mes grands enfants
Pour concrétiser mon idée d’abondance, de répétition et d’alignement, il me fallait trouver un modèle suggérant tout cela à la fois !
Après avoir hérité de boîtes contenant de très petits morceaux de tissu conservés par ma belle-mère après ses travaux de couture, le bloc « Capital T », T comme l’initiale de mon nom donc m’est apparu le plus approprié et les chutes de tissus japonais tout à fait en situation
Les 313 petits blocs de 7 cm de côté ont été cousus très rapidement et presque exclusivement pendant mes pauses déjeuner quand je travaillais encore à plein temps
Bien préparés le matin avant de partir au travail, les blocs à coudre s’enchaînaient à la queue leu leu beaucoup plus vite que je n’espérais ! Mes collègues d’alors raillaient ma constance, ignorantes d’une passion qu’elles ne partageaient pas
Les tissus, chutes de confection étaient tous un peu trop sobres, aussi j’ai complété ma gamme avec d’autres plus vifs sans exclure ceux soulignés de doré, pour donner un petit accent nécessairement kitsch en référence à mon inspiration
Chassez le naturel, il revient toujours sous la forme d’un quilt bien sage, mes audaces ayant été jugées trop timides !
Chaque bloc en T est formé d’un tissu de couleur sur un fond foncé, j’ai utilisé pour cela beaucoup de chutes de bleus aux nuances variées issues de mes précédents ouvrages
L’assemblage côte à côte des blocs « Capital T » forme une figure en miroir, un bloc coloré voit son pendant T en bleu foncé
Quand j’ai montré ce quilt terminé à mes collègues, elles se sont écriées en chœur, à ma grand surprise, que j’avais cousu des petits kimonos ! Je suppose que ce sont les tissus japonais employés qui donnent cette impression…Il me faut avouer qu’elles n’avaient qu’une idée très vague de ce qu’est un véritable kimono !
Les petits blocs de 7 cm de côté sont réalisés avec des tissus de toute provenance, j’ai ajouté aux cotons majoritaires des soies épaisses et des lins, les tissus bleus du fond étaient assez fins et flous, la couture des angles, de ce fait, est loin d’être parfaite, mais après tout cela personnifie l’écriture de la majuscule !
Le quilting qui souligne les contours de chaque T a été très rapide et pour une fois assez plaisant
Les T sont quiltés avec des fils de la couleur dominante du bloc, du bleu marine pour les blocs indigo
J’ai cousu des lés de tissus en coton pour Yukata afin d’obtenir une surface suffisante pour doubler le quilt…
…Le tissu à fond bleu est parsemé d’éventails blancs stylisés et de gros grelots rouges et jaunes
Pas de bordure pour ce quilt, mais une bande en droit-fil rouge contrastant avec les triangles indigo du tour pour finir l’ouvrage
J’ai beaucoup de tissus mais j’en suis économe et j’aime particulièrement travailler avec de tous petits morceaux surtout s’ils sont issus de la récupération
Cette parcimonie me joue quelquefois des tours comme pour ce quilt ou la doublure coupée trop juste s’est rétractée sur un côté pendant le quilting, j’ai donc été contrainte de lui ajouter une petite bande avant de finir l’ouvrage
Des péripéties inattendues qui en définitive font également le charme du patchwork !