Voyage à Chartres – autres articles : 1 | 2 | 3
En septembre, à Chartres, parcourir les vieilles rues du centre ville échappées des temps médiévaux, de nuit et même sous un vent à couper le souffle, procure une excitation peu banale…
…Surtout quand les animations de « Chartres en lumières » transforment les lieux habituels en fascinants tableaux animés
Les éclats des vitraux polychromes transfigurent la façade de la cathédrale
Chaque nuit, la Vierge dite de « la Belle Verrière » fait de furtives apparitions qui ne manquent pas de renouveler sa gloire en majesté
Sur les ébrasements du portail nord, les prophètes de l’Ancienne Loi faisant escorte à Sainte Anne debout sur le trumeau, semblent manifester, sous les lumières inattendues, un désir bien légitime d’échapper à leurs habituelles tenues grises insipides…
…Pour revêtir de nouveau, le temps d’une nuit d’été, leurs habits bigarrés depuis trop longtemps remisés
La forêt d’or des arcs-boutants s’érige en gardienne du précieux reliquaire du chevet
Plaisir de flâner dans les rues désertes de la nuit, seulement guidés par les halos de lumières projetées sur les façades historiques
Les vieilles rues jouxtant les jardins de l’Archevêché, de nuit, prennent des allures mystérieuses de coupe-gorge d’opérette
D’anciennes petites façades ingrates ont droit, le temps d’une nuit, de rêver sous leur nouvelle parure étincelante de vitraux et de rinceaux colorés
Les détails des tableaux célèbres de Manet s’affichent sans vergogne sur des murs vêtus habituellement de gris muraille..
Zola se tient en équilibre instable sur un parapet, Berthe Morisot a changé de balcon, et les dandys en haut de forme hantent subrepticement les lieux de culte…
…Tandis que Courbet en peintre bohème n’en finit pas d’arpenter la ville
La lumière en flots dorés incite les ponts jetés sur l’Eure à jouer au dédoublement sur l’eau miroitante
De la ville haute à la ville basse, la cathédrale veille dans la nuit
Sur les murs et les volets fermés de maisons inhabitées, des personnages fantômes surgis d’un passé lointain font de brèves irruptions
Regagnant notre hôtel, la nuit fort avancée, l’illusion d’un monde enchanté nous poursuit !
Notre hôtel à Chartres, choisi presque par défaut, s’est révélé entièrement à notre goût !
Sobre, sans décoration de mauvais aloi, accueillis par des personnes charmantes avec une courtoisie feutrée digne de sa situation exceptionnelle
La Maison Saint Yves est un bâtiment construit au XVIIe siècle sur le site d’un ancien prieuré et de son hôtellerie réservée autrefois aux pèlerins et aux voyageurs
L’hôtellerie St Yves située sur une hauteur dominant la ville, au pied de la cathédrale, offre une vue superbe sur les jardins de l’archevêché qui cascadent en terrasses jusqu’aux rives de l’Eure…
…Sur les maisons qui se pressent au pied de la butte et sur une grande partie de la ville
Au bout de la galerie, en contre-bas, un petit espace jardinier a été aménagé sur les vestiges de l’ancienne crypte du prieuré
Reprise de la flânerie, au hasard dans les rues de la vieille ville pour admirer les architectures en colombages des maisons moyenâgeuses (peut être un peu trop « joliment »restaurées ?)
La maison dite du saumon, située sur l’ancienne place du marché aux poissons a vu la décoration de sa façade finement préservée
Les vestiges bien ténus du « Parloir aux bourgeois », l’ancien hôtel de ville jusqu’à la Révolution se révèlent au détour d’une banale rue commerçante
A Chartres, le Centre international du Vitrail est installé dans l’enclos gothique de Loëns, magnifiquement restauré, rare vestige d’une architecture civile du XIIIe siècle
L’enclos de Loëns, dépendant du chapitre de la cathédrale, constituait autrefois un vaste ensemble comprenant un cellier et des greniers afin d’y stocker les impôts en nature dus par la population chartraine au clergé
L’immense charpente délimite bien chaque travée de la grange
Les énormes poutres de chêne soutiennent un toit constitué de lambris de sapin, un toit de tuiles à l’extérieur assure l’étanchéité du bâtiment
La thématique de la fabrication du vitrail y est fort passionnante, surtout pour moi qui manifestait une profonde ignorance dans ce domaine !
Le cellier, en sous-sol du bâtiment comporte aussi trois nefs aux croisées d’ogives reposant sur des colonnes à chapiteaux
Le cellier sert de salle d’exposition aux œuvres contemporaines des artistes du vitrail
Entre deux visites culturelles, nous n’avons pas manqué de profiter de notre petit séjour chartrain pour tester l’hospitalité et la gentillesse des restaurateurs passionnés par leur métier
Même en Eure et Loir, l’art du Japon reste présent avec une exposition de Kiri-e, ce sera l’objet du prochain article…
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Voyage à Chartres – autres articles :
1. La cathédrale et ses vitraux
2. Par les rues, de nuit …et de jour
3. Mizuno Shunji ou l’art du Kiri-e, le dessin en papier découpé au Japon