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Pour prendre l’atmosphère d’une ville, la promenade au hasard des rues, la nuit tombée nous est devenue familière
Auparavant, petite halte dans le quartier Saint Maclou pour prendre les forces nécessaires à nos explorations…
Diner pris rue Martinville, au milieu d’un îlot de vieilles maisons consacrées à la restauration un tantinet touristique, et si nous n’avons pas fait un repas exceptionnel, l’accueil charmant aura permis de sauver notre soirée !
Si nous aimons ainsi déambuler en appréciant le silence de la nuit, la petite musique d’un aimable joueur de viole accompagna pourtant nos pas au détour d’une rue
Ainsi avons nous exploré toutes les petites rues du quartier Saint Maclou
Même si les travaux de restauration actuels empêchent de s’approcher des tympans de style renaissant de l’église, l’éclairage rasant les porches profonds en donne une vision à la limite du fantastique
Dans ces quartiers assoupis, nous ne croisâmes que quelques noctambules à la recherche d’une hypothétique convivialité de comptoir
Ces maisons de caractère, qui font maintenant la fierté de Rouen, il y a encore un siècle, étaient souvent insalubres et réservées aux gens de peu, la bourgeoisie fortunée, quant à elle, habitant des maisons de pierre
Les nombreuses irrégularités des maisons anciennes ou plus récentes n’ont pas manqué de nous laisser songeurs sur la commodité à y habiter !
Dans la rue Eau-de-Robec, du nom de la rivière qui servait aux fabricants et teinturiers à laver les fameux draps de Rouen, les maisons alignées au début de la rue témoignent que la pratique de construction à pan de bois, à Rouen, s’est poursuivie pendant des siècles
Après quelques heures de flânerie, il était temps de regagner notre hôtel…
…Que nous avions choisi dans la vieille rue Saint Romain
Un patio se niche au milieu des différentes ailes de l’hôtel situé dans une maison ancienne, les hauts murs de la cour intérieure sont aussi de style normand
Différences de niveaux dans d’étroits couloirs, mobilier rustique, cheminée, tout concourt à rendre l’atmosphère des vieilles demeures provinciales que nous apprécions tellement !
La rue Saint Romain est une étroite voie qui suit tout du long le tracé du flanc nord de la cathédrale et du palais archiépiscopal y attenant
Au milieu des murs de l’archevêché, une percée donne accès à la cour des Libraires ouverte devant le transept nord de Notre Dame
Face aux bâtiments sévères aux fenêtres aveugles, où se déroulèrent l’ultime séance du procès et la condamnation de Jeanne d’Arc…
…Se succèdent dans la rue Saint Romain de magnifiques maisons anciennes qui restituent une hypothétique physionomie de rue médiévale
Cette rue a été de tout temps une inspiration pour les artistes de l’époque romantique qui en ont donné une vision toute de charme et d’originalité dans des gravures aux traits incisifs, des dessins ou des peintures
Cette rue, nous ne nous sommes pas lassés de la parcourir, les magasins tentateurs qu’elle abrite étant forts à notre goût !
Le magasin « Faïenceries Saint Romain » est logée dans une des plus vieilles maisons de Rouen remontant au XIVe siècle comme nous l’a attesté sa propriétaire
Plusieurs magasins de céramique « Vieux Rouen », dont les peintres sur faïence s’inspirent de façon personnelle des décors des modèles anciens, antiquaires et boutiques de mode luxueuses se succèdent tout au long de la rue
Des salons de thé aussi comme cette maison de style « Art Nouveau »
Ferdinand Marrou, ferronnier d’art ayant participé à la fin du XIXe siècle aux nombreux travaux de restauration des édifices du patrimoine rouennais, installa en 1902 son agence de vente rue Saint Romain
La décoration de la façade assez exubérante lui servit fort à propos de carte de visite afin de promouvoir son habileté d’artisan d’art auprès des décideurs des grands travaux
Les ferronneries très élégantes dont le style est assez proche de l’Art Nouveau rappellent les ornementations dans le style flamboyant que Ferdinand Marrou réalisa pour la cathédrale, le Palais de Justice et le Gros Horloge notamment
Le Palais de Justice, grand bâtiment composite, de style flamboyant doit presque tout, architecture et décors au Moyen Age revisité des architectes du XIXe siècle !
Le goût immodéré pour l’abondance des décors qui surchargent l’édifice en dit plus long sur les hommes de cette époque et sur leur propension à la redondance que sur les constructeurs du XVe siècle dont l’imagination était toujours en quête de nouveautés
L’emblème de la ville de Rouen reste le « Gros-Horloge », dont la rue commerçante qui l’abrite est sans cesse parcourue par le va et vient d’une foule attirée par les magasins à la mode, ce qui rend le quartier extrêmement vivant
Je recommande le chocolatier « Auzou » rue du Gros-Horloge dont la spécialité « les Larmes de Jeanne d’Arc » feraient se damner un saint !
Cette horloge, dont chaque siècle se succédant à Rouen a tenu à ajouter son empreinte, tel un splendide joyau resplendit de tous ses ors quand le soleil se couche sur la ville
Ma visite très personnelle de Rouen se terminera au musée des Beaux-Arts…
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Voyage à Chartres – autres articles :
1. La cathédrale
2. Le quartier Saint Maclou
3. Par les rues et les places du vieux Rouen
4. Le musée des Beaux-Arts