Rouen – Le quartier Saint Maclou

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Le style gothique flamboyant, dont l’emploi des courbes et contrecourbes dessinent des lignes ondulantes, tire son nom des flammes qui semblent danser dans le réseau des fenêtres

L’art gothique flamboyant est plein de vigueur et d’originalité, loin d’être un style abâtardi comme on le décrit trop souvent, il témoigne d’un prodigieux renouveau de l’architecture après une période de troubles et de guerres

Au petit matin, Saint Maclou se dévoile au bout de la rue Saint Romain

Après que la guerre de Cent ans eut détruit beaucoup d’églises, la paix revenue favorisera les chantiers de reconstruction qui, au XVe siècle, retrouvèrent une intense activité

Saint Maclou, exemple classique du style flamboyant ou une seule tour ne s’élève que sur le transept (la flèche trop massive est du XIXe siècle)

En dépit de quelques surcharges ornementales, le style flamboyant tire aussi sa beauté de la pureté des lignes, de la justesse des proportions et du raffinement des détails avec la grâce et la   légèreté des balustrades, des gâbles et de toutes les parties ajourées du décor

Elégant décor hérissé de pinacles jusque sur les contreforts

L’église Saint Maclou de Rouen, construite à la fin du XVe siècle présente une façade à pans coupés avec cinq baies aux profonds portails surmontés de gâbles démesurés qui se perdent dans les arcatures

L’audace de ses masses ouvragées et étagées autour du clocher central renvoie irrésistiblement à l’image d’une chasse d’orfèvrerie

Maquette du XVIe siècle de l’église Saint Maclou au musée des Beaux-Arts de Rouen

La clôture nécessaire aux travaux de restauration, en ce début d’octobre, ne nous a pas permis, hélas, d’admirer les décorations de style renaissant des portes ni de visiter l’intérieur de l’église

La quasi totalité de la statuaire pourtant foisonnante a été détruite pendant les Guerres de Religion

Sur le parvis de Saint Maclou, la belle maison de bois dite « Maison de l’Annonciation » date du XVe siècle…

Belle maison dans le goût médiéval

…Mais fortement restaurée par un habile pasticheur dans le goût « troubadour » qui sévissait au XIXe siècle

Les bas-relief donnant le surnom de la maison

Beaucoup de grandes maisons anciennes à colombage ont été bien restaurées…

Colombage et quelques encorbellements…

…D’autres, ont bénéficié de placages de façades anciennes sur des constructions tout à fait modernes !

…Pour des maisons de guingois !

Accolée à une maison ancienne, s’élève le bel hôtel particulier de l’historien d’art rouennais Eugène Dutuit, dont les importantes collections, n’ayant pas eu l’heur de plaire aux édiles de Rouen, furent léguées au musée du Petit Palais à Paris à la fin du XIXe siècle

Appareillage de pierres et de briques dans le style des manoirs normands

L’un des lieux les plus étranges de Rouen est l’Aître Saint Maclou

Les galeries de bois entourant le carré central de l’ancien cimetière

Le nom Aître est dérivé du latin atrium, espace ouvert de la maison antique, mot qui désigna ensuite le parvis de l’église et par extension le cimetière à l’époque médiévale

Un cimetière « l’aître ancien » entourait l’église Saint Maclou, mais au milieu du XIVe siècle, la peste noire qui ravagea l’Europe fit à Rouen de si nombreuses victimes que l’on dut rechercher un autre lieu afin de pourvoir à l’ensevelissement de tant de défunts

L’Aître, très restauré à différentes époques, menace ruine de nouveau

Le terrain choisi du nouvel Aître Saint Maclou continua à servir de cimetière-charnier, mais devenu à son tour trop petit, on dut construire au début du XVIe siècle des galeries autour du carré central afin d’y entasser les ossements anciens pour faire de la place aux nouveaux venus !

Le banc était bienvenu pour la pause sandwich du midi ! Déjeuner un peu lugubre peut être…

Les galeries en bois, à l’origine sans étage et sans murs, servirent d’ossuaire à ciel ouvert

Cranes, tibias et outils de fossoyeur, décorations bien à propos dans un tel lieu

Les montants des galeries, comme il sied à un cimetière reçurent des décorations funèbres sculptées assez grossièrement, dans le goût des danses macabres de la fin du Moyen Age

Pour les fantômes, les blagues des étudiants des Beaux-Arts ont dû les faire fuir depuis longtemps !

Au XVIIe siècle une nouvelle aile fut ajoutée afin d’abriter un collège de garçons pauvres, école située donc dans un cimetière ! Gageons que les maîtres durent certainement voir là une occasion pour leur enseigner l’humilité !

Depuis la rue, l’entrée de l’Aître Saint Maclou et le revers des façades moins séduisantes que sur la rue passante !

Quand le cimetière fut désaffecté à la fin du XVIIIe siècle, les bâtiments en place furent surélevés d’un étage et fermés par des cloisons maçonnées à pan de bois avec des fenêtres pour servir encore d’écoles et de pensionnat pour jeunes filles, et en ce début du XXIe siècle…

Le carré du cimetière transformé en terrain herbeux

…l’École des Beaux-Arts de Rouen qui s’y installa provisoirement … y est toujours en place et ce depuis plus d’un demi-siècle !

Elégantes maisons du quartier Saint Maclou

Le quartier Saint Maclou possède beaucoup de pimpantes maisons à l’ancienne, restaurées un peu trop joliment, mais il serait peut être bien mesquin de s’en plaindre

Antiquaire aux faïences de Rouen près de Saint Maclou

Plaisantes maisons abritant des antiquaires aux vitrines consacrées aux faïences « Vieux Rouen », surtout des blanc et bleu, superbes de simplicité

Belles maisons jumelles sur le parvis de Saint Maclou

La nuit commence à tomber sur Rouen, nous incitant à d’autres promenades….
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1. La cathédrale
2. Le quartier Saint Maclou
3. Par les rues et les places du vieux Rouen
4. Le musée des Beaux-Arts