Voyage à Bruxelles – 2010
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Les Musées Royaux des Beaux-Arts regroupent plusieurs lieux dans Bruxelles pour exposer leurs diverses collections
Au cœur du Centre, le Musée d’Art Ancien et sa collection de peintures des Pays-Bas du Sud des XVe aux XVIIe siècles
Au XVe siècle, les Pays-Bas bourguignons, vaste domaine de la Bourgogne aux Flandres, acquièrent une importance politique dont l’éclatante prospérité économique favorisée par une période de paix et d’ordre contribue à l’épanouissement d’un art raffiné
Les grands Ducs de Bourgogne sont extrêmement riches, ils aiment le luxe et vivent dans le faste
Ils créent une cour brillante, d’abord à Bruges puis à Bruxelles, organisent des fêtes somptueuses, aiment les arts et assurent le rôle de mécène auprès des artistes
Les peintres du Nord restent fidèles au type complexe du diptyque et du polyptyque et à la peinture de chevalet sur bois qui voisinent avec les miniatures illustrant les livres manuscrits dont les ducs sont de grands collectionneurs
Le procédé de la peinture à l’huile, perfectionné dans le Nord, se diffuse dans tous les Pays-Bas et jusqu’en Bourgogne
L’usage de l’huile autorise des nuances plus délicates dans le rendu des paysages et des carnations, des effets de brillance, de transparence et de luminosité remarquables
L’art flamand profondément novateur par son approche du réel, rationalise l’espace par les techniques d’une perspective linéaire mieux rendue et d’une perspective atmosphérique avec un grand souci de précision
La peinture tend à humaniser les personnages saints, le culte de la Vierge est en constante progression avec son image miséricordieuse et protectrice
la Vierge est souvent représentée sous une forme proche et humble comme la Vierge d’humilité assise sur le sol, ou en souveraine comme la Vierge assise sur un trône…
…Même si les mouvements sont codifiés et les positions peu diversifiées
La peinture religieuse conserve une importance considérable, presque exclusive
Le thème de l’enfance de Jésus devient fréquent et sa douleur morale et physique rendue manifeste dans les scènes de la Passion
En ces temps où la peste ne cesse de rôder, l’hallucinante présence de la mort donnent des compositions où l’épouvante se mêle au réalisme fantastique
Une peinture où chaque personnage, chaque détail renvoient à des symboles chrétiens qui nous sont devenus si étrangers
Ainsi le petit Saint Jean Baptiste, un manuscrit ouvert sur les genoux fait allusion aux ancêtres du Christ
Memling peint ses modèles, des bourgeois fortunés, avec une exactitude, une précision et un souci du détail, enfin un réalisme nouveau qui les rendent particulièrement vivants
Les peintres revêtent les personnages des scènes sacrées ou profanes de splendides costumes et coiffures, reflets de la mode vestimentaire du temps
Jérôme Bosch est le peintre le plus étrange et le plus inquiétant de la fin de ce XVe siècle
Le monde représenté à la fois terrifiant et enchanteur révèle les angoisses et les superstitions de son époque
Son œuvre est dominée par l’Enfer et le péché, par la terreur de la mort et de la fin du monde
Ses tableaux grouillants de vie ou menaçants dépeignent un univers bouleversé, incohérent
L’ordre des choses est bouleversé, la signification de sa fantaisie débridée était bien comprise à son époque où le sentiment religieux était intense
La tentation de saint Antoine est conçue comme une allégorie de la perdition régnant sur la terre, symbolisée par des êtres dont le comportement social est condamnable
Il reste difficile à notre époque moderne qui cède facilement au besoin d’interpréter les symboles de pénétrer les intentions véritables du peintre
La vision fantastique de Jérôme Bosch est transposée par Pieter Brueghel l’Ancien, en une représentation effroyable d’êtres monstrueux tout droits sortis d’un bestiaire infernal
Mais Brueghel excelle surtout à mettre en scène les mœurs du petit peuple flamand, ses fêtes, kermesses, noces villageoises et travaux quotidiens qu’il rend avec réalisme et perspicacité
Il dépeint la situation de son époque, époque bouillonnante, souvent violente dans les domaines politique et religieux
Dans ses tableaux les éléments religieux semblent relégués au second plan, sinon totalement occultés
C’est au cœur d’un environnement banal et quotidien que s’avancent Marie montée sur un âne, accompagnée de Joseph qui marche devant elle, arrivée qui passe inaperçue au milieu des personnes qui s’adonnent à leurs activités ordinaires
Le paysage tient une place de plus en plus considérable dans les peintures comme sur cette chute d’Icare où la nature devient omniprésente et relègue au second plan l’objet du tableau, symbole de l’orgueil et de la rébellion de l’homme contre l’ordre de la création
L’influence italienne s’introduit dans la peinture des Pays-Bas au XVIe siècle avec une normalisation de la beauté et une idéalisation dans la représentation du nu, sujets qui restent forts controversés en pays protestants telle cette Madeleine fortement érotisée !
Sautons les siècles pour finir avec les journées de septembre 1830 sur la place de l’Hôtel de Ville de Bruxelles où la révolution mis fin au régime hollandais en imposant l’indépendance de la jeune nation Belgique
Rénovateur de la peinture d’histoire, et initiateur du mouvement romantique belge, le peintre Wappers est redevable à ses ancêtre flamands en incluant au milieu d’un épisode révolutionnaire une scène digne d’une Piéta
A suivre…pour le dernier épisode du voyage à Bruxelles…
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4 – Musée des Instruments de musique
5 – Le musée d’art ancien
6 – Les musées d’Extrême-Orient
7 – Le plafond de la Tour japonaise
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