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Les musées d’Extrême-Orient se partagent entre trois édifices à la surprenante architecture orientalisante à l’orée du parc royal de Laeken, dans le quartier Est de Bruxelles : une Tour japonaise et son bâtiment attenant servant de porche, un Pavillon chinois et un Musée d’art japonais
Si la Tour japonaise construite par Alexandre Marcel à l’aube du XXe siècle est représentative du goût occidental pour l’art japonais, découvert pendant les différentes expositions universelles du siècle précédent, elle n’a de japonaise que le nom !
Le Japonisme fascinait depuis de nombreuses années déjà les artistes et les collectionneurs, aussi pendant l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, les constructions japonaises et chinoises pourtant assez fantaisistes n’ont pas manqué d’émerveiller les visiteurs
Le roi des Belges, Léopold II, charmé par les constructions de l’Exposition parisienne voulut, lui aussi, installer dans son domaine de Laeken sa plaisante vision artistique de ces civilisations lointaines
Le roi commanda donc la réplique de la Tour ainsi que quelques autres pavillons de goût oriental afin d’en faire un domaine exotique à la mode du temps !
Mais ce caprice royal ne dura pas, et l’ensemble des constructions sombrèrent peu à peu dans l’abandon jusqu’à leur restauration en 1989 afin d’abriter les collections d’art extrême-oriental des Musées Royaux de Belgique
Pour la réalisation de la Tour, l’architecte français fit appel à des artisans français et à des ouvriers belges qui construisirent le bâtiment entièrement en bois, selon le vœu du roi, sans l’utilisation du fer, pratique rare au début du XXe siècle
La Tour, rouge et majestueuse dominant le paysage du haut de ses 50 mètres, est une adaptation des pagodes bouddhiques, mais compte six étages, alors que celles-ci n’en comportent toujours que cinq !
Elle est depuis l’origine équipée du confort moderne, eau, électricité, escalier et ascenseur. Seul, le rez de chaussée est ouvert à la visite, les autres étages de la Tour sont réservés aux membres de la famille royale pour des réceptions privées !
La Tour n’est donc qu’une interprétation libre de la tradition architecturale japonaise
Parmi les constructions fantaisistes des architectes de l’Exposition Universelle, un seul bâtiment était authentiquement japonais, envoyé à Paris en pièces détachées et remonté sur place
C’est ce bâtiment que le roi des Belges acheta et qui, accolé à la Tour, lui servit de porche d’entrée
Un petit jardin de style japonais a été créé au moment de la restauration des bâtiments
Petite mare bien appréciée des quelques habitants fréquentant les eaux dormantes
Un petit peu de fraîcheur bienvenue pour les touristes dans un été bruxellois caniculaire
Le pavillon japonais ayant bien voyagé avant d’atterrir à Bruxelles est l’œuvre d’un charpentier de Tokyo de la fin du XIXe siècle et construit dans les règles de l’art
L’architecte Alexandre Marcel s’est adjoint à l’époque pour la décoration intérieure de la Tour le concours d’artistes français réputés
Travaillant dans le style japonais, peintres et verriers, fondeurs d’art pour les fontes et les cuivres, spécialistes des luminaires électriques ont rendu dans une atmosphère saisissante une très curieuse évocation de l’art de l’Extrême-Orient
De grands vitraux colorés inspirés par les estampes et par les rouleaux de peintures des guerres civiles du Moyen Age…
…Où l’horreur pour la supposée barbarie et les sanglantes cruautés des asiatiques ayant toujours fasciné les occidentaux, est mise en scène avec verve et réalisme
Les collections de la Tour comportent d’immenses potiches, selon la dénomination de l’époque, vases exportés du Japon pour orner les grandes demeures bourgeoises européennes dans un goût « à la japonaise » qui se trouve fort décrié et méprisé aujourd’hui
Ces vases imposants, inspirés de modèles chinois, présentent des décors surchargés et multicolores …
…Mais dont le raffinement des dessins est pourtant absolument remarquable
Ce goût illustrant une certaine décadence commune aux fins de siècles, et en général peu apprécié des Japonais, faisait les délices des collectionneurs qui dépensaient des fortunes pour les acheminer vers l’occident
Au XVIIIe siècle, les objets exportés du Japon vers l’occident par la Compagnie des Indes sont toujours regardés comme d’une qualité bien supérieure, où les porcelaines, laques, vases en bronze, pièces en ivoire …
…Étaient et sont toujours synonymes de luxe et de raffinement…
…Même si ces pièces adaptées au goût occidental étaient introuvables au Japon à cette époque…
…Les porcelaines affichent des dessins polychromes, dont les décors étaient souvent dessinés en Europe pour correspondre exactement au goût des commanditaires
Les céramistes japonais de la fin du 19° siècle réalisent aussi des vases d’une taille plus modeste avec des décors naturalistes, floraux et animaux …
…Comme à la manufacture de céramique de Satsuma, faïences aux décors chargés mais minutieusement exécutés avec émaux polychromes et or…
…qui inspireront les artistes du style Art Nouveau comme Émile Gallé ou Eugène Rousseau
Les objets de décoration comme les statuettes reflétant la vie quotidienne japonaise étaient fort prisés des collectionneurs
Le bestiaire fantastique d’inspiration chinoise, lions et dragons auront la faveur des artistes français qui en surchargeront tous les chapiteaux des colonnes à l’intérieur de la Tour
L’architecte Alexandre Marcel voulant donner un cachet d’authenticité à sa Tour…
…fit venir du Japon quantité d’éléments de décoration…
…Portes, panneaux sculptés en bois naturels ou laqués, plafond peint, plaques en cuivre repoussé et ciselé
Les luminaires électrifiés en fer forgé s’inspirent aussi de l’art japonais
L’extérieur du pavillon affiche aussi une abondante décoration …
…Où les bois sont sculptés de manière virtuose…
…D’inspiration chinoise où les animaux fabuleux rivalisent …
…avec un décor végétal exubérant…
…Dans des boiseries ajourées…
…Où les lignes capricieuses des motifs se mêlent et se confondent
Les dragons, animaux fabuleux, mais de bon augure assurent leur rôle de protecteurs du pavillon
Ce style d’ornementation surabondante avait cours au Japon au XIXe et au début du XXe siècle
Il est assez éloigné de la sobriété que l’on attribue à l’art japonais actuellement, mais ce genre de décoration s’observe encore fréquemment dans de petits temples lors des promenades à la campagne
Le charpentier japonais, maître d’œuvre du pavillon a laissé pour la postérité son nom dans deux cartouches, visibles en hauteur sur la façade
…A suivre… Le merveilleux plafond japonais de la Tour, les pavillons chinois et le musée d’art japonais
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1 – Par les rues et les places
2 – La Grand Place
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4 – Musée des Instruments de musique
5 – Le musée d’art ancien
6 – Les musées d’Extrême-Orient
7 – Le plafond de la Tour japonaise
8 – Le pavillon chinois
9 – Le Musée d’art japonais
toujours superbe !!!
je trouve les statuettes en ivoire, représentant des scènes de la vie quotidienne,
très émouvantes …quelle est leur taille ??
A bientôt
Françoise
Merci beaucoup Françoise, oui moi aussi j’ai beaucoup aimé ces statuettes d’ivoire, elles étaient assez petites environ 12 à 15 cm mais avec des détails d’une grande précision
A Lausanne, dans un parc du bord du lac, se trouve une pagode thaï, offert par la royauté thaïlandaise, en remerciement des bons soins apportés aux princes, lors de leurs séjours en Suisse, à l’occasion de leurs études. Cadeau empoisonné au début, la municipalité ne sachant que faire et ne sachant pas où placer ce *bâtiment* tellement loin de la mentalité d’ici. ( Ça change, heureusement, les voyages forment… )Elle est restée longtemps dans les bas-fonds du stock. Ensuite vinrent les artisans thaïs pour la monter dans cet endroit que je trouve idéal. Un peu éloigné des centres, solitaire, mais mise en valeur dans ce parc aux grands arbres majestueux. En hiver, la neige qui la recouvre, lui donne un aspect insolite.
Elle est sur mon blog dans le début, mais il faudrait que je fasse comme votre organisation de blog, que l’on puisse cliquer directement sur les sujets apparents. Hélas, ne sais pas comment procéder.
Gloire aux artisans japonais. Absolument fabuleux !
En me promenant dans les rues adjacentes au marché aux poissons de Tokyo, J’avais également de l’admiration pour les artisans des fabriques de céramiques, même industrielles. Je ne savais pas où donner de la tête, ni que choisir. Cette céramique fait partie de la vie quotidienne des Japonais, le crouille resto à des céramiques très souvent intéressantes. J’intriguais les gens à les retourner dans tous les sens,( pas les gens. les céramiques ) m’extasiant devant des objets qui pour eux sont devenus* normaux*. Faut voir les montagnes de céramiques au marché de Kappa bashi à Tokyo… ( sur mon blog Japon au début )Quand nos céramistes par ici ont souvent de la peine à vivre de leur travail, à de rare exception.
Le Japon est le pays de la céramique en tout genre porcelaine, poterie etc…le seul pays où un bol pour le thé du 17° siècle vaut le prix d’une maison !
Les aliments demandent chacun un contenant spécifique, on ne sert pas la viande, le poisson ou les légumes dans les mêmes assiettes et cela change avec les saisons !
Ma famille japonaise possède de la vaisselle splendide, hélas c’est lourd à rapporter dans les bagages ! Mais la belle vaisselle coûte cher aussi au Japon