Voyage vers le Sud

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La brume du petit matin au-dessus de la Gartempe à St Savin, laissa la place le long de la route vers Poitiers, à un ciel lumineux…

…sur lequel les vestiges de la ville haute médiévale de Chauvigny, éclaboussés de soleil, se détachaient en un superbe panorama

Sur l’éperon rocheux dominant la Vienne, l’antique cité médiévale enfermait ses châteaux et sa collégiale à l’abri de forts remparts, encore en place, que fermaient d’imposantes portes fortifiées

Le chevet de la collégiale St Pierre construit au XIIe siècle,sur un plan tréflé, rare en Poitou, s’étage tout en rondeurs jusqu’à la base du clocher surmontant la croisée du transept

Les fenêtres des absidioles du déambulatoire du chœur sont entourées de grandes arcatures qui correspondent chacune à deux plus petites de l’étage inférieur dans un parti-pris d’élégance chargé d’orner des murs aveugles

Des arcatures décoratives, des chapiteaux singuliers et des modillons sous les corniches aux figures grimaçantes mais souvent cocasses ornent le chevet

Les clochetons qui surmontent les tourelles, typiques du Poitou, sont des dômes recouvert d’écailles de pierre imitant le fruit du pin, les chapelles rayonnantes de l’abside sont recouvertes par des murs d’appui en bahut, au sommet recourbé en forme de cercle, maçonnerie destinée à protéger les toitures

L’église malheureusement hermétiquement close ce jour-là ne m’aura pas permis de voir ses fameux chapiteaux où une profusion de monstres sculptés procurent, parait-il, des observations forts réjouissantes

Seuls les grands donjons carrés bâtis de belles pierres de taille, édifices rectangulaires aux murs étayés par des puissants contreforts saillants, subsistent des rudes constructions civiles du Moyen Age

Le puissant château baronnial des évêques de Poitiers bâti au XIIe siècle représente bien le style des architectures militaires en pierre, symbole de l’autorité et de la suzeraineté, conçues pour la surveillance du territoire et pour résister aux guerres de conquête des puissants seigneurs féodaux soucieux d’agrandir leurs possessions

Au donjon, seul vestige du château de Gouzon, les angles de la maçonnerie s’amortissent par de massifs contreforts semi-cylindriques

Ces châteaux réduits à l’état de vestiges bien qu’encore impressionnants, restent les témoins dérisoires de la puissance des grands féodaux ayant dominé pendant des siècles la vie médiévale de manière brutale et profondément arbitraire

Les fenêtres de ces forteresses démantelées qui surveillaient tous déplacements de troupes n’ouvrent plus que sur un ciel sans menace et un paisible paysage de collines et de vallons ombreux

Si, de la Cité médiévale de Chauvigny, le regard s’étend à perte de vue sur la douce campagne poitevine…

…le cœur de la ville haute est gentiment dévolue aux touristes avec sa crêperie médiévale …

…et ses incontournables ateliers de poterie et de bijoux ou encore de sculptures…

Par les venelles tortueuses qui parcourent la Cité médiévale, on déambule entre des murs appareillés de grosses pierres…

…ou encore sous des passages voûtés creusés sous les habitations ou les jardins

En haut du plateau rocheux, le long de la muraille qui clôturait la vieille ville, une halte à la manière d’un jardin de simples médiéval est aménagée pour prendre un peu de repos à l’ombre d’une tonnelle de feuillages tout en admirant le panorama de la verte campagne en contre-bas

Impossible de quitter la ville sans la spécialité locale de Mr Berthonneau, pâtissier à Chauvigny qui ne fait « rien que des bonnes choses » …

… juste ce qu’il fallait de force pour continuer la route vers Poitiers !
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