Voyage de printemps à Kyôto
Voyage de printemps 2014 – Kyôto – Le site d’Arashiyama
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Arashiyama, le Mont Arashi, « le mont où souffle le vent », est un village de la région de Sagano, département faisant partie du nord-ouest de Kyôto
Le mont boisé Arashi au pied duquel débouche une rivière torrentueuse est un site fort renommé depuis plus de mille ans pour sa situation exceptionnelle et la beauté de ses paysages
Quelques empereurs s’y étaient fait construire des villégiatures, transformées ensuite en temples et les aristocrates de la cour de Heian (794-1192) aimaient venir s’y divertir au printemps au moment de la floraison des cerisiers ou à l’automne pour y admirer les arbres rougeoyants
L’environnement bucolique inspirait nombre de poèmes, exercices favoris de la société élégante de Cour, les compilateurs de recueils de poésies venaient y chercher l’inspiration avant de rédiger leurs précieuses anthologies littéraires
Arashiyama, malgré ses multiples établissements touristiques, garde pourtant encore un peu de sa splendeur d’autrefois…
…la floraison des cerisiers au printemps donnant au site l’illusion d’une féérie qui permet d’oublier quelque peu le consumérisme ambiant
La rivière Katsuragawa qui descend de la montagne en torrent impétueux s’assagit dans la vallée, peu profonde elle suit, après avoir baigné le site d’Arashiyama, son cours pour aller rejoindre la Kamogawa au sud de Kyôto et enfin se jeter dans l’estuaire d’Osaka à une quarantaine de kilomètres de là
Le Togetsukyô, le pont Togetsu, « le pont que traverse la lune », enjambe la rivière qui en amont du pont porte le nom de Hozugawa et en aval celui de Katsuragawa !
Selon cette habitude fréquente au Japon de nommer les rivières selon les lieux qu’elles traversent !
A l’époque Heian, la société oisive de la Cour avait l’habitude de se promener en bateau sur la rivière pendant les soirs de pleine lune
Au moment de passer sous l’ancêtre de ce pont, cette compagnie sophistiquée pouvait admirer l’astre nocturne qui de son côté semblait glisser au-dessus du pont … d’où le nom poétique bien ancré dans la culture japonaise de « Pont que traverse la lune »
Le Togetsukyô mène au parc de Nakanoshima, île de Nakano, où fleurissent au printemps 200 cerisiers blancs et roses
Le point focal de l’île est un Shidarezakura, un cerisier pleureur…
… dont les fleurs rose pâle n’étaient pas encore toutes épanouies en ce dernier jour du mois de mars
L’île de Nakano ne présente rien de remarquable à part ces cerisiers, l’espace dévolu aux échoppes touristiques étant particulièrement prégnant
Il est nécessaire de faire abstraction des laideurs résultant du tourisme de masse qui s’entassent au pied des cerisiers et déambuler le nez en l’air pour admirer la beauté que Dame Nature réitère chaque printemps
De l’arrière de l’île que la Katsuragawa, la rivière Katsura étreint de ses deux bras…
…on peut voir des Ryokan, auberges traditionnelles et des maisons de thé si fréquentes à Kyôto qui se blottissent le long de la rive opposée
Belles demeures anciennes dont l’entrée sur la rue est d’un raffinement extrême
La longue rue commerçante d’Arashiyama est dévolue, là encore, aux touristes dont la foule se pressait, ce jour de printemps un peu frisquet, devant les échoppes de babioles, de gâteaux et de fast-food à la japonaise
Une boutique de location de kimonos et de chutes de tissu m’a attiré bien sûr mais les prix se révélant trop touristiques, et les petits morceaux de soie au final peu intéressants, je me suis divertie en observant des touristes chinoises essayer des kimonos avant de se faire photographier « en Japonaise » dans le labo-photo attenant
Même dans un quartier très touristique à Kyôto, il est toujours possible de trouver des magasins originaux comme celui dévolu uniquement aux objets fabriqués en bambou, aux formes si harmonieuses et à la fabrication artisanalement si soignée
Nous sommes entrés dans la grande boutique à Arashiyama, dédiée au Chirimen, tissu en crêpe originellement en soie mais maintenant uniquement en polyester avec lequel sont confectionné une multitude de pochettes et de petits objets Kawaï, tous plus mignons les uns que les autres et parfaitement inutiles !
Les objets proposés sont étourdissants de variété, formes et couleurs à des prix modestes car fabriqués, la plupart du temps… en Chine évidemment !
Dans un magasin tenu par une charmante vieille dame, dont tous les objets d’artisanat de Kyôto étaient d’un goût exquis mais à des prix relativement élevés car uniquement fabriqués an Japon ! j’ai craqué pour un Manekineko vraiment original
La propriétaire du magasin m’a laissé très courtoisement photographier un dessin ancien de l’époque Meiji appartenant à sa famille et exposé dans sa boutique, représentant poétiquement le site d’Arashiyama dans les dernières années du XIXe siècle
Plusieurs lignes privées de chemin de fer amènent les voyageurs du centre de Kyôto à Arashiyama, la gare choisie à l’aller fut différente de la gare du retour…
…où nous empruntâmes la ligne Randen dont la gare à Arashiyama présente un lieu bien original d’exposition !
Des poteaux lumineux au nombre de 600, éclairés de nuit, exposent les dessins pour kimonos obtenus par la teinture Yuzen, procédé fort complexe développé originellement à Kanazawa mais dont les artisans de Kyôto renouvelèrent les motifs avec des thèmes chers à l’ancienne capitale
Un bassin situé près de la voie ferrée s’orne d’une sphère gravée d’un dragon, sûrement une allusion au temple bouddhique Tenryûji, le temple du dragon céleste, tout proche
Une gare ferroviaire n’empêche pas l’installation de très chics magasins que l’on s’étonne presque de trouver dans un endroit si commun !
Exposition de photos dans la gare, clichés illustrant un livre sur le bouddhisme zen à Kyôto, et dont la contemplation dans un lieu pourtant si prosaïque apporta un peu de cette sérénité absente décidément ce jour-là à Arashiyama
La sérénité se trouvait au Tenryûji, le temple du dragon céleste, et dans ses splendides jardins, ce sera l’objet du prochain article
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Voyage de printemps 2014 – Kyôto – Le site d’Arashiyama :
I – Arashiyama
II – Le Tenryûji
III – Le Kôgenji
IV – Autour du Tenryûji
Ah, quelles magnifiques photos! et comme tu le dis bien: se promener le nez en l’air est un excellent conseil pour profiter du meilleur du Japon . J’aime beaucoup les colonnes ‘yuzen’ et je serais curieuse de voir ton manekineko. Bises, Marie-Claude!
Chère Baiya, oui, les merveilles d’architecture et les splendeurs de la Nature encombrées par tout un fatras d’objets qui devraient aller à la poubelle normalement !
Mais voilà, tu connais bien le casse-tête quand il faut jeter les détritus au Japon !!!
Il m’est arrivé de revenir chez moi le soir, avec les reliefs du O-bento de midi, faute de n’avoir pas eu l’audace de les balancer dans le premier combini sur mon chemin ! Mais c’est ça aussi le charme du Japon !
Bonjour ;depuis un petit moment que je n’etais pas venue sur votre blog et la quel bonheur de voir toutes ces facettes du JAPON que vous me faites découvrir .J’en ai plein les yeux et ceux ci sont ébahis par tant de richesses merci encore de nous faire profiter ainsi de celles ci Bonne journée Annette.
Voilà, en ce beau dimanche de printemps, votre fidélité récompensée ! Merci Annette, j’espère que vous aimerez aussi la suite des articles même s’il faut les espérer un peu plus longtemps !