Voyage d’été à Aomori
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La balade se poursuit en franchissant la « grande » rivière Tsutsumi qui descend de Hakkoda san, la plus haute montagne du Tohoku, avant de se jeter dans la mer…
…laissant sa rive gauche à la ville commerçante et aux quartiers d’affaires…
… la rive droite étant dévolue aux maisons modestes entourées de jardinets voisinant avec de petites usines pas tout à fait à la pointe du progrès !
Trouver une adresse au Japon est un véritable jeu de piste ! Les numéros des maisons sont attribués suivant leur date de construction ou d’après leur situation par rapport à un bâtiment administratif, les numéros dans une même rue qui souvent n’a pas de nom, ne se suivent donc pas, le recours au voisinage est donc souvent indispensable
Dans les quartiers aux nombreuses petites maisons, demander son chemin est une affaire d’importance, on choisit généralement de s’adresser à une personne âgée qui semble connaître le quartier …mais un bon quart d’heure plus tard, si l’adresse reste toujours mystérieuse malgré les 4 à 5 personnes qui se sont joints à la recherche, il ne reste plus, après force salutations et remerciements qu’à s’adresser à un obligeant policier qui lui, en principe peut ne pas nous égarer un peu plus !
C’est pour agrémenter l’accueil dans ce poste de police que ma belle-mère y réalisait chaque semaine un Ikebana, l’arrangement floral
Les abords du port d’Aomori ont bien changé en 1994 avec la construction d’un pont échangeur qui enjambe la voie de chemin de fer, les trajets pour se rendre des quartiers Est à l’Ouest de la ville y ont gagné de précieux raccourcis
Quelques années auparavant, Aomori s’était doté d’un office de tourisme à la forme assez surprenante, pourvu de 15 étages, il culmine à une hauteur de 76 mètres au dessus du port
Comme l’usage, au Japon, est d’affubler les nouvelles constructions de vocables anglo-saxons, ce bâtiment est connu sous le nom « ASPM » A Sightseeing Products Mansion, mais que l’on prononce ASPAM pour plus de commodité !
La forme du bâtiment se justifie officiellement par la correspondance avec la majuscule A de Aomori, ce qui reste bien prosaïque…
Quant à moi, j’y vois plutôt une évocation des toits très hauts et triangulaires des antiques fermes de la région ou encore, suggestion de mes enfants moqueurs, la forme d’un Onigiri, la boulette de riz servant d’en-cas que l’on façonne souvent en triangle !
Avant 1988, date de mise en service du long tunnel sous-marin de Seikan, reliant l’île principale Honshu à Hokkaido, Aomori était le point d’embarcadère pour la traversée en ferry jusqu’à Hakodate de l’autre côté du détroit de Tsugaru
Sur les quais, un antique ferry m’a replongé dans les souvenirs d’anciens étés où les traversées étaient un peu longuettes mais combien vivifiantes…
Retour au centre ville en passant dans de nouveaux quartiers où la tendance de l’immobilier à construire haut et toujours plus étroit nous laisse pantois
Les larges trottoirs du centre ville se parent de multiples fontaines sensées apporter un peu de fraîcheur pendant les mois d’été…
…elles s’ornent des symboles attachés à Aomori : les produits de la mer, crustacés et coquillages…
…Et plus spécialement la coquille Saint Jacques sous toutes ses formes…Même les plus cocasses !
Un des nombreux O’Tera, temple bouddhique en plein centre ville, encaissé entre les immeubles permet un petit moment de sérénité au milieu d’une foule indifférente pressée de vaquer à ses occupations
Construction moderne mais dans le style traditionnel où les décorations habituelles sculptées dans le bois voisinent avec le béton omniprésent
La salle principale restant fermée en dehors des célébrations…
…Il nous reste la minuscule cour d’entrée sans recul pour admirer les décorations sculptées disposées sous l’auvent du toit
Les beaux revêtements en granit fin qui parent les édifices respectables du centre ville, sont aussi présents sur les murs du temple donnant sur la rue et servant de fond aux statues de pierre
Les petits moulins à vent représentent les âmes des enfants morts avant la naissance, le Bodhisattva Jizô se charge de les guider dans l’autre monde
Plusieurs représentations de Jizô sama, le bodhisattva de la compassion s’alignent ainsi sur le trottoir au milieu de petits moulins à vent représentant les âmes enfantines évanouies dans l’au-delà
Les parents endeuillés sollicitent son intercession en faveur des enfants disparus, revêtent ses effigies de bavoirs ou de bonnets d’enfant pour qu’il assure leur protection sur le chemin abrupt du passage vers l’autre monde en espérant que son entremise évite aux enfants les pièges de la traversée infernale
Il existe de nombreuses figures de Jizô selon les fonctions qu’on lui attribue et pour lesquelles il porte des noms différents, mais c’est en moine au crane rasé tenant un bâton de pèlerin à la main qu’il est le plus souvent représenté
Quelques courses encore sous les arcades des rues commerçantes arborant les sympathiques Kingyô (poissons rouges) de la fête du mois d’août …
…J’ai un très gros faible pour les magasins de vaisselle…surtout pour les Chawan, les tasses à thé …
Le problème avec la vaisselle c’est le poids dans les bagages de retour !
Une halte dans une pâtisserie avant de rendre visite à des membres de la famille résidant dans un quartier excentré, pour partager le goûter
En dépit de leur présentation raffinée, les gâteaux de style occidental, biscuits très légers garnis d’une crème aérienne mousseuse, sont sans consistance et sans vraiment de goût !
La maison de notre tante est traditionnelle, donc les repas se prennent assis sur les tatamis
Maison typique japonaise avec dans une pièce-réception qui sert de chambre pendant la nuit, l’autel bouddhique de la famille où l’on prie chaque jour pour le repos des personnes décédées, il est dans les usages habituels, lors de visites, de venir s’incliner devant l’autel pour rendre hommage aux défunts
Nous laissons les enfants tâter l’expérience du jeu dans une salle de Pachinko, où des sortes de machines à sous mâtinées de flipper absorbent l’attention des joueurs dans une ambiance électrique accompagnée d’un bruit assourdissant…
Le but du jeu est de gagner un grand nombre de billes échangeables contre des marchandises, lesquelles peuvent être échangées à leur tour, dans des magasins spécifiques, contre de l’argent
Ce passe-temps plébiscité par un grand nombre de Japonais reste un business très lucratif pour les exploitants des salles
Mes enfants, peu familiarisés avec cette sorte de jeu, en perdant évidemment leur mise ont récolté des babioles comme lot de consolation !
Le repas du soir se prépare chez des amis qui résident dans un appartement moderne, c’est à dire que nous dégustons le repas assis sur des chaises, ce qui change agréablement des courbatures sur tatamis !
La nuit est tombée sur Aomori…tranquille promenade vespérale pour profiter des lumières du port
La chaleur des soirs d’été est toujours aussi tenace, heureusement partout où l’on va, des distributeurs de boissons sont là pour les rafraîchissements
…La suite de la balade se fera en petite montagne aux alentours d’Aomori…
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Bonjour Marie Claude.
Les adresse introuvables me rappelle Venise !
Ouah, la vaisselle a aussi toute mon attention. J’adore ! J’en ramène chaque fois… ne serait-ce les petits bols à sake qui me servent pour placer les perles aux trous à agrandir.
Il a bien fallu choisir dans les parois mobiles de cette boutique d’Ise. Je les aurais bien tous ramenés.
Ramenée aussi de la vaisselle vendue au abord du marché aux poissons de Tokyo. Balade dans d’autres marchés de la ville. Je ne m’en lasse pas.
je n’ose penser à cette vaisselle * giclant* pendant le tsunami.
A mon premier voyage, guidée par le mari Japonais d’une Brésilienne, amis d’une amie Italienne résidant en Suisse, vous me suivez !?
Dans un temple de Yokohama, un alignement de Gisos (?), représentant les enfants morts avant la naissance. Les parents les habillent d’habits d’enfants.
Inexistants à ma deuxième visite, seule, Tout enlevé. Les parents doivent pleurer dans leur cœur, et non sur des statues. Ai-je bien compris ? La communication étant très difficile !
Nous partageons, chère Béatrice, les mêmes goûts ! Comment peut-on résister devant les innombrables magasins de vaisselle ?
Je n’ai jamais vu ailleurs qu’au Japon, dans les librairies, autant de livres et de revues sur les céramiques, c’est impressionnant !