Voyage vers le Sud
Quittant Moissac, quelques arrêts sur la route pour profiter de grands espaces…
…et arriver enfin à Cahors en une fin d’après-midi de juin très ensoleillée pour nous replonger de nouveau à l’époque médiévale …
Afin de ne pas se sentir dépaysé dans notre périple, nous avions fait le choix d’une nuit dans un « hôtel historique » celui dit de Jean XXII
La Tour dite de Jean XXII reste le seul vestige de l’imposant palais Duèze construit au XIVe siècle par de riches notables de Cahors qui s’enorgueillirent de donner un de leurs fils à la papauté
La tour rectangulaire de cinq étages est bâtie en pierre de taille et en brique, les étroits escaliers à l’intérieur mènent à des chambres aménagées dans l’ancienne salle dite de parement ou chambre de réception du palais qui était éclairée par douze grandes fenêtres en remplage dont il ne subsiste que « la nôtre » d’un soir !
Une douce soirée printanière, du temps libre…il n’en fallait pas plus pour décider, avant le dîner, d’aller explorer le quartier s’étendant au pied de la Tour
La curiosité en voyage procurant bien des surprises, nous nous sommes aventurés dans des petits passages souvent en cul de sac du haut de la ville médiévale pour voir…ce qui se trouvait en contrebas !
Nous avons dévalé la rue encaissée de Soubirous (« au-dessus de » en occitan) le plus haut quartier de la vieille ville donnant accès de part et d’autre à des ruelles étroites aux maisons anciennes construites de pierre et de brique
Les quartiers du vieux Cahors, après les désastres de la Guerre de Cent ans se sont repliés dans l’enceinte que fait une boucle du Lot, les maisons datent surtout du XIVe siècle et bien qu’elles soient en très piteux état, l’impression de parcourir une rue médiévale reste passionnante
Ce quartier des Soubirous habité tout au long de l’histoire cadurcienne, les siècles se succédant y ont aussi laissé leurs traces avec de superbes portails en bois sculptés
Entre les maisons qui se pressent serrées, un petit passage amène au seuil d’une demeure à l’air mystérieux où même les frondaisons sont en charge de renforcer la discrétion
Après un repas pris en terrasse dans ce vieux quartier médiéval cadurcien…
…où nous avons goûté aux spécialités locales faites maison qui apportèrent suffisamment d’énergie pour continuer notre promenade !
Déambulation dans les vieux quartiers à la nuit tombée et autour de la cathédrale St Étienne et de son jardin de simples reconstitué selon la mode médiévale…
…et de l’église St Barthélémy, voisine du palais Duèze, reconstruite aussi au XIVe siècle avec les libéralités du nouveau pape Jean XXII
Le long d’une rive du Lot, maintenant quai très fréquenté par la circulation automobile, se dresse la maison de Roaldès, bel hôtel particulier dont le gros œuvre date du XVe siècle mais tellement remanié au début du XXe siècle qu’il en reste surtout une évocation romantique des demeures médiévales
L’hôtel de Roaldès est surnommé Hôtel Henri IV en souvenir du temps où le Vert Galant y aurait résidé en 1580 au moment de la prise de Cahors par les armées calvinistes
Le pont Valentré, monument de Cahors le plus connu, est un exemple particulièrement bien conservé de l’architecture militaire pendant la période de la Guerre de Cent ans
Au début du XIVe siècle les consuls de Cahors décident de la construction d’un pont, le pont Valentré, au delà du fossé protégeant la ville ancienne devenu trop exiguë, pour accompagner la création d’un nouveau quartier hors les murs
Après bien des vicissitudes durant un siècle, ce n’est que vers 1385 que les tours seront achevées venant ainsi compléter le tablier du pont en place, lui, depuis 40 ans
La restauration du XIXe siècle renforça quelque peu le côté militaire du pont en relevant les mâchicoulis ruinés et en adjoignant un étage de créneaux sur les tours
Les travaux de construction du pont durant presque un siècle seront à l’origine d’une légende à laquelle le restaurateur du XIXe siècle, Paul Gout, élève de Viollet-le-Duc, apportera une malicieuse contribution !
L’histoire prétend que, désespéré de la lenteur des travaux, le maître d’œuvre en charge de la construction sollicita l’aide du diable pour l’aider à terminer l’ouvrage en échange de son âme
Mais, lorsque le pont fut près d’être terminé, l’architecte demanda au diable d’apporter de l’eau en haut de la tour centrale, à l’aide d’un tamis afin de fixer la dernière pierre
Malgré tous ses efforts le diable ne pût arriver à terminer l’ouvrage et l’architecte sauva ainsi son âme !
On dit que le diable, furieux, revient chaque nuit afin d’arracher la dernière pierre …mais en vain !
Rencontrant depuis quelques jours bien des difficultés pour publier mes articles avec le système WordPress, j’ai bien rêvé à une aide miraculeuse… mais n’ayant rien trouvé comme gage en échange, j’ai finalement compris que la patience serait un bien meilleur allié !